Rendlesham décembre 1980

L’incident de Rendlesham (décembre 1980)

L’un des cas les plus spectaculaires concerne les bases aériennes militaires anglo-américaines de RAF Bentwaters et RAF Woodbridge à Suffolk en Angleterre, les deux bases étant séparées par la forêt de Rendlesham. Le témoignage provient directement de l’ancien responsable de la base de Bentwaters à l’époque des évènements, le Colonel Charles I. Halt.
 
Les observations interviennent à l’occasion de 2 nuits distinctes lors de la semaine suivant Noël. Deux semaines plus tard, Halt envoie un rapport sur ce qu’il a vécu avec ses hommes au Ministère britannique de la Défense.
 
 
Le 26 décembre 1980, aux alentours de 3h du matin, des soldats en patrouille aperçurent des lumières inhabituelles dans les bois, et demandèrent à leur hiérarchie l’autorisation de se rendre sur place. Les militaires ont rapporté avoir observé dans une clairière un objet à l’aspect métallique, de forme triangulaire, d’une longueur horizontale approximative de deux à trois mètres, et d’une hauteur de deux mètres. L’objet illuminait entièrement la forêt d’une vive lumière blanche, et ils apercevaient une lumière rouge clignotante à son sommet, ainsi qu’une nuée de lumières bleues en-dessous. Les militaires s’en approchèrent jusqu’à quelques mètres, l’inspectèrent sans trouver d’ouverture. Ils racontèrent avoir remarqué différents symboles apposés sur celui-ci. Puis l’engin s’éloigna vers les bois pour enfin disparaître dans le ciel à une vitesse vertigineuse.
 
Quelques heures plus tard furent découvertes sur les lieux trois dépressions, des empreintes de 4 cm de profondeur et 18 cm de diamètre, formant un ensemble triangulaire. Par la suite on détecta également des signatures de radiations de type beta/gamma, de l’ordre de 0.1 milliroentgens aux emplacements des dites dépressions, et une plus faible proportion sur les arbres-alentours. 
 
Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Dans la nuit du 27-28 décembre, cette fois c’est une intense lumière rouge qui apparut dans les bois. Le chef de la police militaire de la base en informa le Colonel Halt, lequel décida de rejoindre la douzaine de militaires déjà postés en bordure de la forêt. Ils constatèrent que la source lumineuse provenait de la clairière où avait été observé le premier phénomène. Ils atteignirent l’endroit et virent un objet rougeoyant en forme d’ellipse flottant à environ quatre mètres au-dessus du sol, qui se dirigea lentement vers le champ du fermier voisin, au-delà de la clôture de fils barbelés. Les militaires n’eurent pas le temps de s’approcher davantage que l’objet lumineux pulsa, semblant éjecter une flopée de particules, et se sépara en cinq objets distincts qui s’envolèrent immédiatement.
 
Le point rouge au centre indique le champ du fermier, dans la forêt de Rendlesham près de Capel St. Andrew. Le phare d’Orford Ness est à droite de la carte. La base de la RAF à Bentwaters est indiquée par le point rouge en haut, à environ 10 kms au nord-est de la base RAF de Woodbridge, à gauche.
Aussitôt après, trois objets lumineux furent détectés dans le ciel (confirmés ensuite par les radars de la base et de Londres), deux au Nord et un au Sud. Un quatrième engin lumineux apparut au Sud et se dirigea à très grande vitesse vers le groupe de militaires, se figeant à une trentaine de mètres d’eux. L’engin projeta une sorte de rayon laser devant leurs pieds durant quelques instants, puis repartit dans les airs en disparaissant à nouveau. Les trois autres objets dans le ciel continuèrent à évoluer rapidement via des mouvements angulaires affinés, et firent jaillir des lumières rouges, vertes et bleues. Les deux objets au Nord sont restés visibles un peu plus d’une heure, celui au Sud entre deux et trois heures, ce dernier projetant de temps en temps des rayons de lumière vers le sol.
 
Témoignage du Colonel Charles I. Halt sur les faits qui se sont déroulés dans la forêt de Rendlesham
 
 » Juste après Noël, à 05:30 du matin, le 26 décembre 1980, je me rendis au poste de police et le sergent en faction se mit à rire. Il indiqua que 2 ou 3 des hommes avaient donné la chasse aux ovnis. Rien, cependant, n’avait été jugé bon d’être noté sur le registre. Je lui dis malgré tout de le faire.
 
Lorsque le commandant de notre base arriva, nous nous mirent à plaisanter tous les deux. Aucun d’entre nous ne croyait aux ovnis, mais nous décidâmes tout de même de jeter un œil sur la question.

Avant d’en avoir l’occasion, 2 nuits plus tard, le commandant des airs en charge de la police de sécurité arriva en coup de vent au milieu d’une fête de Noël tardive, blanc comme un linge.  » L’ovni est de retour  » dit-il.
 
On me demanda d’enquêter. Je revêtis un uniforme utilitaire avant de me dirigeait avec une jeep vers la lisière de la forêt. Une douzaine de nos hommes environ se trouvaient déjà là. Nos lumières (de grosses lampes au gaz) ne fonctionnaient plus, et il y avait tant d’interférences statiques sur nos radios que nous dûment installer un relais. Il régnait une agitation croissante, mais j’étais déterminé à leur montrer que tout cela n’avait pas de sens.
 
Je pris une demi-douzaine d’hommes avec moi, à pied, dans les bois vers une clairière où l’incident initial était supposé avoir eu lieu. Nous y trouvâmes trois traces sur le sol équidistant les uns des autres et suffisamment enfoncé dans le sol sablonneux. Elles étaient supposées avoir été causées par l’objet aperçu deux nuits auparavant, mais je ne vis rien cette nuit-là, et pas plus que quiconque, posé à cet endroit.
 
À l’intérieur de la zone triangulaire formée par les traces, un des hommes enregistra sur le compteur Geiger des lectures légèrement supérieures à celles effectuées à l’extérieur. Il photographia la zone, et je pris un échantillon du sol. Dans le même temps, j’enregistrais tout ceci sur mon enregistreur portable.
 
Nous savions que le rayon du phare d’Orford Ness venait du sud-est. Tout d’un coup, nous vîmes à l’est une lumière inhabituelle, rouge comme le soleil – de forme ovale, luisante, mais au centre noir – entre 3 et 5 m du sol, se déplaçant parmi les arbres. Après la clairière se trouvait une haie de barbelés, le champ, la maison et la grange d’un fermier. Les animaux faisaient beaucoup de bruit.

Nous courûmes vers la lumière jusqu’à la haie. Elle franchit le champ puis se déplaça selon un arc horizontal de 20 à 30 degrés. Étrangement, elle apparaissait comme de l’acier en fusion dégoulinant d’un creuset, comme si la gravité la faisait tomber d’une certaine manière. Soudain, elle explosa – pas une explosion fracassante, juste boompf et se sépara en 5 objets blancs qui se dispersèrent dans le ciel. Tout, mis à part nos radios, sembla alors redevenu normal.
 
Nous nous rendîmes à l’extrémité de la propriété du fermier pour avoir un autre angle de vue. Nous observâmes au nord, peut-être à 20 degrés de l’horizon, 3 objets blancs – elliptiques, comme 1/4 de Lune, mais un peu plus large – avec sur eux des lumières bleues, vertes et rouges, effectuant des mouvements angulaires précis. Les objets devinrent finalement plus ronds qu’elliptiques.
 
J’appelai le poste de commandement pour leur demander d’appeler le Radar de l’Est, responsable de la défense aérienne sur ce secteur. Ils indiquèrent à deux reprises n’avoir rien observé.
 
Soudain, au sud, un autre objet luisant se déplaça vers nous à grande vitesse, arriva dans les 30 m, puis s’arrêta. Un rayon de 15 à 20 cm de diamètre fut alors émis depuis cette chose jusqu’à nos pieds. Quelques secondes plus tard, l’objet s’éleva et disparu.
 
Les objets au Nord dansaient toujours dans le ciel. Au bout de 1 h environ, je donnais finalement l’ordre de rentrer. Nous laissâmes les choses ainsi.
 
Le film apparut comme voilé et nous ne pûmes rien en tirer. Cependant un sergent fit plus tard des moulages des empreintes, et j’ai toujours l’échantillon de sol en ma possession.
 
Aux alentours du Nouvel An, je reçu des instructions et interrogea l’homme ayant pris part à l’incident initial. Les rapports étaient quasiment identiques.
 
Ils indiquaient en gros ceci : dans les premières heures du 26 décembre, un homme de la base aérienne se rendit avec son véhicule à l’entrée arrière à Woodbridge pour une inspection sécuritaire de routine. Il observa des lumières dans la forêt, particulièrement une lumière rouge, pensant qu’un avion s’était écrasé. Il fit son rapport par radio à la tour de contrôle qui indiqua qu’aucun vol n’était en cours.
 
Enfin un groupe fut envoyé vers la forêt. Il indiqua des bruits étranges – bruits d’animaux, de mouvement, comme nous en entendîmes 2 nuits plus tard.
 
Alors qu’ils approchèrent de la clairière, ils indiquèrent avoir vu une grande lumière blanche-jaune avec une lumière rouge clignotante sur la partie centrale supérieure et une lumière bleue fixe émanant d’en dessous. La tour de contrôle n’indiqua encore une fois aucun signal radar.
 
Quelques hommes s’approchèrent dans les 6 ou 8 m. Chacun rapporte la même chose – un objet métallique de forme triangulaire, dans les 3 m à sa base et de 2 m de hauteur, apparaissait comme installé sur un tripode. Ils se séparèrent et marchèrent autour de l’appareil. L’un des hommes essaya apparemment de monter sur l’appareil, mais, dit-il, celui-ci s’éleva.
 
Les 3 hommes tombèrent sur le sol lorsque l’appareil se déplaça rapidement en zigzag vers le champ au travers des bois, percutant des arbres dans son chemin. Ils se relevèrent et approchèrent à nouveau, mais l’objet s’éleva et disparu à grande vitesse.
 
J’écris finalement un mémo le 13 janvier 1981 au Ministère britannique de la Défense. En dépit de mes efforts et à ma connaissance, aucune personne d’une quelconque agence gouvernementale ou de renseignement ne vint jamais sur la base pour enquêter.
 
Je n’ai jamais fait la lumière, pas plus que je ne l’ai cachée. Je n’ai jamais obtenu de quelconque bénéfice financier de cette interview et n’y consentit que pour dévoiler la vérité. Je ne sais ce qu’étaient ces objets, pas plus que je ne connais quelqu’un qui pourrait le savoir, mais c’est quelque chose d’encore inexpliqué qui arriva là. « 
 
 
Le point de vue du Colonel Halt
 
Le Colonel Halt déclara que ces manifestations ont a priori un lien avec les stocks d’armements nucléaires présents dans les sous-sols de la partie américaine de la base. Il précisa que les États-Unis n’ont jamais officiellement avoué posséder de telles armes en territoire britannique, mais il apprit de source sûre par sa hiérarchie que c’était bien le cas (au sein de bunkers renforcés, extrêmement bien gardés, dans la section US). D’après lui les objets lumineux s’intéressaient assidûment à tout ce qui touche à l’arsenal nucléaire.
 
(A l’époque les troupes soviétiques basées en Europe de l’Est étaient en surnombre par rapport à l’ensemble des forces armées alliées stationnées sur le Continent. En cas d’invasion soviétique en Allemagne de l’Ouest, les plans US prévoyaient l’utilisation d’armes nucléaires tactiques pour repousser l’ennemi, les ADM étant chargées sur des avions bombardiers F-16 préparés à cet effet, et capables d’atteindre la zone en quelques dizaines de minutes.)
 
Selon les témoignages du personnel de la base lors des manifestations survenues le 27-28 décembre, bon nombre évoquent le fait que l’un des Ovnis projetait une sorte de rayon laser à l’endroit exact des bunkers contenant les têtes nucléaires. Les heures et les jours suivants, les bruits de couloir laissaient entendre que certains dispositifs électroniques relatifs aux armements nucléaires avaient été mis hors service durant un temps.
 
Halt répondit ceci quant à la manifestation de ces engins : « Nous avons vu des objets qui étaient sous le contrôle d’une intelligence. […]
 
Ce devait être quelque chose au-delà [de la technologie humaine] à cause des vitesses et mouvements de ces engins, les angles accomplis, et tout ce qu’ils faisaient. Ces objets auraient-ils pu être contrôlés à distance ? Certainement. […] Je n’ai jamais vu de ‘petits hommes verts’, mais il est possible qu’il s’agisse d’une technologie extraterrestre. Bien sûr je souhaiterais obtenir des réponses, mais je pense que je ne les aurai jamais. »
 
Du côté américain, le major Dave Thurson, porte-parole de l’USAF à Washington D.C, déclare simplement que L’Air Force a arrêté d’enquêter sur les ovnis en 1969 à la fin du projet Blue Book.
 
 
Les déclarations divergentes de l’hypothèse avancée par le Colonel Halt
 
Certains experts avancèrent la théorie que le colonel Halt et ses hommes avaient simplement vue des jeux de lumière dus au faisceau du phare d’Orford Ness situé à quelques kilomètres.
Aucun autre témoignage visuel ou écho radar ne vint corroborer le témoignage du colonel Halt.
 
Le major Dave Thurson, porte-parole de l’USAF à Washington D.C, déclare simplement que L’Air Force a arrêté d’enquêter sur les ovnis en 1969 à la fin du projet Blue Book.
 
Philip Klass, connu pour ses avis septiques et partisans du processus de désinformation, déclare :  » L’ovni que vous entendez décrit sur la bande audio était probablement à mon avis le rayon du phare, parce que l’intervalle entre les descriptions où il apparaît plus brillant, puis moins, correspond au temps de rotation du rayon, qui était à environ 15 km de là. Même s’ils déclarent avoir vu de nombreuses lumières dans le ciel nocturne, un des 3 ovnis est devenu un corps céleste brillant. « 
 
En 2003, Kevin Conde, un autre policier militaire de la base, déclare être à l’origine de l’affaire, ayant fait une blague avec un ami :
 
C’était juste une blague (…) j’ai roulé sur la taxiway dans ma voiture. J’ai allumé le projecteur, après avoir mis des lentilles rouge et vertes dessus.
 
Puis j’ai roulé en faisant des cercles, dans le brouillard, avec le haut-parleur PA allumé, en faisant clignoter mes feux.
 
Son témoignage est cependant critiqué pour nombre d’incohérences (la voiture est décrite comme une vieille Plymouth de 1979 alors que l’incident date de Noël 1980 ; il n’y avait pas de brouillard signalé cette nuit-là). Finalement Conde écrira dans une liste de diffusion, à propos de la date de l’incident :
 
Plus tard, en septembre 2009, peu après la publication d’archives britanniques sur le cas, un camionneur déclare être le probable responsable de l’incident, à cause de son véhicule rempli de fertilisant volé auquel il avait mis le feu.
 
 
Sources :
Ridpath, I.: « The rendlesham forest UFO case » – Enquête sceptique réputée par un journaliste et astronome britannique  Bruni, Georgina: You can’t tell the People, 2001 – Une enquête très fouillée.
Pope, N.: « An intelligence visited the woods – it did not originate on Earth », Daily Mail, 15 mai 1996  Warren, Larry & Robbins Peter: Left at Eastgate,  1997 – Le témoignage controversé d’un des soldats protagonistes.

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