Les dossiers de l’Association Région Lyonnaise

Publié le 19/09/2014

Cette page reprend le compte-rendu de certaines Tables d’Hôtes ou conférences pour lesquelles les auteurs ont accepté que nous publiions leur travaux.

PHENOMENES AEROSPATIAUX NON IDENTIFIES

OVNIS
« LES DOSSIERS SECRETS »
DE
L’ARMEE DE L’AIR FRANCAISE

SourceIHEDN

 

Par Jean-Pierre TROADEC

Auditeur IHEDN

Chef d’Escadron (RC) Gendarmerie Nationale

 
Jean-Pierre TROADEC a donné une conférence devant les auditeurs de l’IHEDN sur le sujet des dossiers officiels concernant les phénomènes aérospatiaux non identifiés.

Le texte complète ici sa conférence présentée le 13 février 2008.

Le Ministère français de la Défense admet avoir détecté un objet volant que le militaires n’ont pu identifier… L’objet détecté par le Centre de Détection et de Contrôle militaire de Drachenbronn, dans l’Est de la France, le 6 août 1998, et suivi par les radars pendant trois minutes, a par ailleurs été observé par un civil qui a fait une déclaration à la gendarmerie : « Ce phénomène lumineux est apparu comme une forme sphérique, dégageant une lumière blanche brillante, semblable à la teinte des étoiles. Un faisceau de lumière, cônique se dégageait de l’avant de cette forme, touchant presque le sol… » Les autorités militaires de Drachenbronn déclarent ne pas pouvoir identifier le phénomène ! A l’époque un communiqué, émanant d’une agence de presse rend publique l’affaire, dans la quasi-indifférence médiatiqu. En exclusivité nous revenons sur ce récit exceptionnel et sur les dossiers « secrets » de l’Armée de l’Air française en matière de phénomène aérospatiaux non identifiés.

L’affaire de Drachenbronn est caractéristique de ce que l’on peut nommer un cas parfait : un témoin au sol, un rapport de gendarmerie, un rapport de l’armée de l’air, des opérateurs militaires et une trace radar. L’ensemble constitue un faisceau d’éléments constitutifs de haute crédibilité.

Tout commence par l’observation de Mr F., agent de sécurité, le 6 août 1998. Il observe un « phénomène céleste bizarre » ce jour là, à 22 h 40. Mr F. habite Metz et au moment de son observation il se trouve sur le plateau de Gravelotte, terrain militaire implanté en bordure de la RN 3, entre les communes de Rozerieulles et Gravelotte (Moselle). Le site culmine à 339 mètres d’altitude et constitue un point d’observation idéal.

Alors que le témoin se trouve seul à bord de son véhicule, il écoute de la musique et observe le ciel, son attention est attirée par la vision du phénomène lumineux qui décrit une trajectoire sud-nord. Il note l’heure : 22 h 40.

Le phénomène est apparu comme une forme sphérique, dégageant une lumière blanche « brillante, semblable à la teinte des étoiles ». Un faisceau lumineux cônique se dégageait de l’avant de ce phénomène, en oblique, semblant toucher le sol. Le réflexe de Mr F. est de couper sa radio. L’ovni est silencieux.

Ces informations sont consignées dans un rapport de gendarmerie de la compagnie de Metz, où le témoin s’est rendu quelques jours plus tard.

Les investigations conduisent les enquêteurs auprès du CDC – Centre de Détection et de Contrôle – de la base aérienne 901 de Drachenbronn. Les documents fournis par les militaires indiquent, pour le 6 août 1998, le repérage de deux pistes d’enregistrement radar, à savoir :

piste JG 613 correspondant à un Boeing 747 vers 21 h 58 à la verticale de Metz,
piste ME 403 suivie pendant 3 mn, sans explication, entre 22 h 36 et 22 h 39 !

La signature de l’ovni c’est cet enregistrement ME403...

 

LA PISTE RADAR ME403 SIGNATURE DE L’OVNI

Le rapport de Gendarmerie dit en substance : « L’enquête menée n’a pas permis d’expliquer ce phénomène céleste lumineux observé par Mr F. le 6 août 1998 en soirée. Néanmoins une interrogation est permise au regard des recherches effectuées par le CDC de Drachenbronn, quand à la mise en évidence sur écran radar d’une piste (la ME 403) non expliquée entre 22 h 36 et 22 h 39, créneau horaire qui correspond à l’heure de l’observation fait par le témoin oculaire ».

La chose est claire, spécifiée par la Gendarmerie, le témoin a vu un phénomène non expliqué, corroboré par un tracé radar tout autant mystérieux ! La mise en évidence de la trace et de l’image radar s’appelle une restitution Benson. Le rapport émanant de la base aérienne militaire stipule que la piste non identifiée ME403 est restée visible 3 mn, sans indication d’altitude et sur laquelle aucun renseignement n’a pu être obtenu.

La météo précise également que ce soir là le ciel était dépourvu de nuage, avec un vent faible de 25 Km/h et une pleine lune. Donc de parfaites bonnes conditions de visibilité.

Plusieurs messages sont échangés sur le réseau intranet Saphir, de la Gendarmerie. L’affaire est résumée, indiquant que la presse est informée et que d’autres investigations sont en cours. Aucun autre résultat ne sera jamais connu !

La trace radar ME 403 reste une énigme militaire. Mr F. a bien vu quelque chose d’inconnu survolant l’espace aérien.

L’ARMEE DE L’AIR ET LA « PROPULSION » DES OVNIS

L’armée de l’air française, dans sa revue mensuelle de septembre 1953 « Forces aériennes françaises » publie une étude qui fait date « Une hypothèse sur le fonctionnement des soucoupes volantes ». Le terme ovni (ou encore phénomène aérospatial non identifié – PAN -) n’est pas encore au goût du jour, celui de soucoupes volantes, désuet aujourd’hui, était celui qui signifiait le mieux, dans les années cinquante, ce que représente le dossier complexe des ovnis. Le texte est signé du Lieutenant Plantier.

Ce dernier prend toutes les précautions d’usage pour présenter sa thèse, utilisant même des guillemets autour du mot soucoupes volantes.

Sa théorie propose un système de propulsion, « par champ de forces », permettant de faire évoluer un objet en forme de disque, d’une phase immobile à un vol subsonique, dans l’air. Le tout dans le plus parfait silence de déplacement. Plantier va jusqu’à démontrer qu’un être vivant, à bord d’un de ces disques volants, ne subit aucune gêne ; bien que ses travaux évoquent des vitesses de l’ordre de 5 000 km/h avec des phases d’accélération de quelques dizaines à plusieurs centaines de g (un g est l’équivalent/poids de la masse corporelle d’un pilote sur son siège), et des virages à angle droit. De quoi révolutionner les lois de l’aéronautique.

Plantier va encore plus loin expliquant qu’un disque volant, selon ces principes, peut être soumis à des changements de couleur et être ceinturé par une couche d’air ionisée - modifiant son apparence en une sorte de sphère vaporeuse - donnant « naissance à une boule floconneuse, blanche et tourbillonnante ». Une dizaine de schémas et quelques équations mathématiques renforcent l’exposé.

Les propos du Lieutenant Plantier sont sans cesse mis en parallèle avec divers témoignages de personnes ayant vu des ovnis, des « soucoupes volantes », dans cette période des années 50. Mais il ne prétend pas résoudre ainsi, au travers d’un article, l’énigme des ovnis et de leur propulsion. Il précise d’ailleurs " Ce n’est donc pas, en définitive, une solution, mais seulement les principes d’une solution, que je soumets au lecteur.... Je sais bien que ma théorie est loin d’être parfaite... on m’accusera sans doute de me livrer, partant de bases discutables, à une construction de l’esprit toute gratuite et de chercher, dans des témoignages imprécis, une confirmation de mes hypothèses. " Plus loin Plantier prend position de façon nette « ...je souhaite qu’une enquête sérieuse... vienne attirer l’attention des gens qualifiés sur cet étrange problème. Toute explication... est préférable à l’inertie actuelle.... Il faut, en dehors de toute plaisanterie ou de toute position métaphysique, recherche rationnellement la cause de ces phénomènes ». Ces conclusions auraient pu être écrites ces tous derniers mois, elles seraient toujours d’actualité. Elles montrent en tous cas une objectivité et une lucidité de son auteur. En 1955, aux éditions Mame, le « Lieutenant pilote » Jean Plantier publiait la synthèse de ses travaux dans un ouvrage intitulé « La propulsion des soucoupes volantes par action directe sur l’atome, ses aspects fantastiques ».

 

 

40 ANS PLUS TARD LE LIEUTENANT PLANTIER S’EXPLIQUE

Plus de 40 ans après, dans un courrier transmis à un groupe de recherche ufologique, Jean Plantier revient sur ses travaux sur la propulsion des ovni, il a alors 72 ans : « …En 1951 j’étais officier pilote en AFN (Afrique Française du Nord), et j’étais plus que sceptique sur les observations de soucoupes volantes rapportée par la presse à cette époque.

Mais un jour deux officiers de mon groupe, un pilote et le médecin militaire, ont observé du sol à partir de deux endroits différents, à la même heure, un disque brillant avec les trois caractéristiques scientifiquement inexplicables à l’époque : silence absolu, accélération stupéfiante, luminosité extrême.

Leur témoignage m’a fortement ébranlé….J’ai approfondi mes recherches et j’ai découvert que d’autres caractéristiques signalées par les témoins corroboraient avec mes hypothèse (j’avais écris dans ma jeunesse une thèse sur l’évolution humaine et en particulier les techniques humaines).

C’est alors que j’ai écrit un premier article sur ce sujet dans la revue de l’Armée de l’Air, Forces Aériennes Françaises ».

Signalons que Force Aérienne Françaises reviendra sur le sujet des ovnis dans son n° 245 de mars 1968, sous la signature d’un autre spécialiste, Georges Marey qui a publié notamment dans les années 60 des analyses sur la « politique militaire de la France et les éléments de la force de frappe ». Georges Marey, dans Forces Aériennes Françaises milite pour la création d’une commission officielle française, des objets volants non identifiés. Il préconise une coopération franche et ouverte entre l’Armée de l’Air, la Gendarmerie, la Marine, le Centre National d’Etudes Spatiales et le Centre Nationale de la Recherche Scientifique.

Nous avons ici les prémices du premier GEPAN, le département d’étude des ovnis créé au sein du CNES, à Toulouse en 1977.

Certains pourront dire que l’étude du Lieutenant Plantier reste anecdotique. Nous pensons tout le contraire ; non pas sur le fond mais sur la forme. La revue Forces aérienne françaises était bien l’un des organes officiels d’information de l’armée de l’air, chapeauté par le très imposant Comité d’études aéronautiques militaires ; ayant comme dirigeants et membres plusieurs généraux et officiers supérieurs l’armée de l’air. Même si « le Comité d’études et la revue Forces aériennes françaises laissent aux auteurs l’entière responsabilité de leurs études et critiques », la publication d’un article technique relatif aux ovnis est néanmoins une prise de position, implicite, de ladite revue. Dans la mesure où la revue en question se prévaut du titre « revue mensuelle de l’armée de l’air », il est possible de dire que d’une certaine manière l’armée de l’air française y a apporté son crédit - au moins au titre de démarche intellectuelle - aux écrits du Lieutenant Plantier. Une décision ministérielle rappelle d’ailleurs le mode de fonctionnement du Comité d’études aéronautiques militaires : « Les études provenant d’officiers ou de fonctionnaires en activité de service peuvent être adressées en franchise au directeur de la Revue, sous le timbre du chef de service ou du chef de corps, sans transmission par la voie hiérarchique ». On est ici dans le cadre du fonctionnement d’une revue d’information pas tout à fait comme les autres. Alors ? Un cas isolé que cette incursion de l’armée de l’air dans le ciel des ovnis ? Pas vraiment !

 

LE BUREAU SECRET D’ETUDE DE L’ARMEE DE L’AIR

En décembre 1973 Max Maurin, Capitaine de l’armée de l’air, de réserve, fait une bien insolite observation.

Max Maurin habite Orange dans le Vaucluse, sur la colline Sainte-Eutrope. Depuis ce promontoire naturel, dominant une bonne partie de ce secteur de provençal il est témoin, avec son épouse d’un bien étrange phénomène. Nous sommes le 30 décembre 1973 : « Très intéressé par les déplacements de la comète Kohoutek - à cette époque là que la fameuse comète était visible depuis une partie de l’Europe - je scrutais le ciel depuis mon domicile... lorsque vers 19 h 45 je distinguais très nettement au-dessus de Marcoule - commune distante d’Orange de quelques dizaines de Kms- un peu au-dessus de l’horizon une lueur aux dominantes rouges, de la taille et de la forme d’un cigare, se déplaçant très lentement ; une lueur beaucoup plus rouge brillait à l’une des extrémités de l’objet, qui disparut vers 20 h, masqué par un écran de nuages ».

L’observation de Max Maurin, dans les annales de l’ufologie, est somme toute assez banale. Il fera d’ailleurs une seconde observation, du même style le 15 août 1974, voyant un objet cylindrique orangé. L’intérêt premier de cette déclaration - décembre 73 - est que Max Maurin n’a pas extrapolé ce qu’il a vu. Il a simplement mentionné le déroulement d’un phénomène qu’il n’a pas pu reconnaître. Les services météo de la base aérienne 115 d’Orange-Caritat confirmèrent qu’il ne pouvait pas y avoir de confusion avec un ballon, vu la forme du phénomène, ses éclairages et surtout l’heure à laquelle il avait été observé.

La presse régionale et quelques mois plus tard un hebdomadaire national, relataient ces évènements.

Le second intérêt de cette observation est la personnalité de Max Maurin. Etant, au moment de son observation de décembre 1973, dans la région d'Orange, nous décidons de le contacter. Max Maurin connaît bien, en fait le dossier des ovnis.

En 1951, alors qu’il est déjà dans l’armée de l’air, son Commandant de détachement lui propose une mission toute particulière : être affecté au bureau de la base aérienne du Bourget, près de Paris, à la « section des mystérieux objets volants ». Il y reste jusqu’en 1954. De nombreux rapports et documents photos arrivaient à cette époque au bureau spécial du Bourget. C’est approximativement à la même époque que l’US Air Force organise également plusieurs commissions de recherche sur les ovnis, sur le territoire américain.

Aujourd’hui le Bureau Scientifique de l’Armée de l’Air – BSAA -, créé par le Ministère des Armées, continuerait ses activités, sous un autre nom. On trouve trace en 1974 d’une fiche de l’Armée de l’Air française qui confirme son existence dès 1951.

 

 

CHASSEURS A REACTIONS ET POURSUITE DANS LE CIEL

L’histoire de Max Maurin nous rappelle que c’est à Orange, sur la Base Aérienne 115 de Caritat qu’a eu lieu l’affaire qui donne lieu à l’un des tous premiers rapports de l’Armée de l’Air sur les ovnis. Nous sommes le 15 juin 1951 lorsque trois jets prennent l’air pour une mission d’entraînement. Les chasseurs sont des Vampire FB5 à réaction, pilotés par le sergent-chef Barbou, le sergent-chef Irénée Prio et le lieutenant Galibert.

Ils sont en l’air depuis quelques minutes, à 1 800 m d’altitude et à une quinzaine de Kms du terrain, lorsqu’ils observent un engin inconnu ; il est 11 h 28. L’objet semble être en vol stationnaire de forme circulaire, très brillant. Les pilotes sont formels. Il ne s’agit pas d’un avion. Deux Vampire mettent cap sur lui. C’est à ce moment précis que l’appareil commence à bouger, basculant sur lui-même, donnant l’impression de prendre une forme oblongue. Le lieutenant Galibert essaie de s’en rapprocher, l’objet grimpe et disparaît en quelques instants. Le pilote est en accélération à quelques 500 Km/h. La poursuite s’arrête l’ovni n’est plus visible. La chasse est stoppée à une altitude de 4 870 m. Les avions décrochent et rentrent sur Orange. Il s’agit, avec cette affaire n’ayant connu aucune explication, de l’un des rares cas, peut-être le seul, mettant en scène des avions militaires en exercice et un ovni. Le cas est impressionnant. Longtemps classé Secret Défense, en 1977 les responsables militaires de la BA d’Orange-Caritat, disaient n’avoir connaissance d’aucun rapport sur cette affaire, il a fallu attendre juin 1978 pour que le document soit présenté au conseil scientifique du GEPAN au sein du CNES à Toulouse.

Un autre officier de l’Armée de l’Air, basé un temps près de Lyon dans la base du Mont Verdun, souligne : « …oui nous avons bien eu plusieurs fois des échos radars non identifiés, dans ces années 80/90 correspondant à ce que l’on peut appeler des ovnis. Le danger n’étant pas tangible ces détections sont un peu considérées comme des anomalies, au sens objectif du terme. Pas de danger, pas de trace officielle, donc pas de rapport d’établi. Nous conservons quelques mois les données et elles sont ensuite effacées. Je ne sais pas si une trace de ces vols, sans origine connue au-dessus du territoire national, est consignée dans un service particulier. Je n’ai pas accès à ces données ».

UNE IMPLICATION AU PLUS HAUT NIVEAU

Pour l’armée de l’air et son implication dans le dossier ovni/PAN sommes-nous face à quelques informations éparses ne constituant pas à proprement parler une évidence ? On pourrait peut-être le croire. Mais les témoignages que nous venons de publier recoupent parfaitement une déclaration faite en avril 1976 par le Lieutenant-colonel Gaston Alexis, dans la revue Armée d’Aujourd’hui : « A la fin de la deuxième guerre mondial un bureau scientifique était créé au ministère de l’Air pour suivre l’évolution des techniques et des technologies aérospatiales et la progression des connaissances du milieu aéroterrestre et spatial... En 1951, date à laquelle la vague de témoignages sur l’apparition de mystérieux objets célestes  a pris de l’ampleur en France, ce bureau a ouvert un dossier sur ce sujet - (les ovnis) - afin de mieux connaître la nature et la localisation de ces apparitions dans l’espace aérien national ».

Plus loin le Lieutenant-colonel Alexis précise que dès 1954 le secrétaire d’Etat des forces armées de l’air demande à tous les grands commandements de transmettre au bureau scientifique, département « air «  l’ensemble des témoignages ovnis pouvant être recueillis sur l’hexagone. L’armée de l’air s’est donc depuis les années 50 sérieusement penché sur le dossier des ovnis.

La mission confiée aux militaires est clairement exprimée. Les buts de l’Etat-major de l’armée de l’air vont dans le sens de vérifier si les données relatives aux observations d’ovnis sont « susceptibles d’intéresser la défense nationale ». A notre connaissance il ne s’agit pas pour la circonstance de tenter d’élucider le phénomène ovni, mais de s’assurer autant que faire se peut d’une corrélation possible entre « ces observations et des phénomènes aérospatiaux réels ».

Le Lieutenant-colonel Alexis indique encore : « Après exploitation des dossiers sous l’angle défense nationale, ceux-ci sont adressés au Centre national d’études spatiales pour être examinés scientifiquement. En 1976, l’étude des rapports enregistrés depuis vingt-cinq ans maintenant par l’armée de l’air, n’a permis de mettre en évidence que les faits suivants vus sous l’angle de la défense nationale : aucun acte d’agressivité, soit à l’encontre des personnes ou des biens civils ou militaires n’a été constaté ; ces manifestations étranges ne modifient pas l’équilibre géophysique de l’environnement terrestre... ».

D’autres constatations suivent. Les systèmes de défense aérienne (radars au sol et radars embarqués à bord d’avions militaires) ainsi que les radars météo et ceux de la circulation aérienne ne détectent quasiment pas le phénomène ovni « dans 99,2 % des cas » ; des photos jugées authentiques d’ovnis immobilisés au sol n’existent pas ; aucun témoin semble n’avoir jamais rapporté d’objets jugés authentiques qui viendraient attester la matérialité totale du phénomène (relevés de traces au sol mis à part).

En d’autres termes le phénomène ovni dans sa globalité ne constitue pas une source de danger pour la nation et l’Etat, et n’entraîne aucun trouble à l’ordre public. La sûreté de l’Etat et la paix civile n’est pas menacée par le phénomène ovni.

Quand cette affirmation est implicitement suggérée par un Lieutenant-colonel, dans les colonnes d’une revue faisant autorité en 1976, « Armées d’aujourd’hui », on ne peut que se ranger au constat : oui le dossier ovni intéresse les hautes sphères de l’armée. Car pour pouvoir affirmer ce qui vient d’être dit plus haut, relatif à la non dangerosité du phénomène ovni, il faut l’avoir étudié sérieusement, et pour l’avoir étudié il faut avoir considéré que ce sujet était tout, sauf fantaisiste.

LA DECLARATION DU MINISTRE DES ARMEES

Tout ceci étant dit - officiellement - l’armée de l’air cessa de s’occuper du dossier ovni dès 1958 - c’est à dire cessa d’avoir une entité administrative précise dédiée à cette question. Pourquoi cet arrêt ? Pour la simple et bonne raison que la Défense nationale considéra que le sujet ne représentait en soit aucune agression ennemie. D’autre part les dossiers n’étaient pas assez détaillés, à l’époque et selon l’approche militaire, et les méthodes de recherches pas assez claires. Le ton est donné ! Cette information est confirmée par Claude Poher en 1978, lors d’une interview donnée à un hebdomadaire, alors qu’il est directeur du GEPAN.

L’armée en général est toujours baptisée de « grande muette », l’armée de l’air ne déroge pas à la règle. Ce qui fait qu’il est réellement difficile d’en savoir plus, en dehors de quelques affaires sporadiques.

La position du gouvernement, en France, a toujours été très floue sur la question des ovnis. L’on sait qu’en 1954 deux parlementaires, Nocher et Léotard, déposaient une question écrite auprès du Secrétaire d’Etat des forces armées, afin de connaître justement le rôle des armées sur le dossier sensible des « soucoupes volantes ». Peu d’écho a été donné aux suites de cette demande. Il faut attendre février 1974 pour avoir une déclaration précise d’un Ministre en exercice. Robert Galley, alors Ministre des armées, dira sur les ondes de France-Inter, au sujet du dossier ovni : « Il est certain qu’il y a quelque chose qui est actuellement inexpliqué... en matière d’ovni il faut adopter une attitude d’esprit extrêmement ouverte, ne pas mettre en doute la bonne foi des gens ». Il précise dans la même interview qu’en 1954 une commission des témoignages - sur les ovnis - a été créée au ministère des armées. Il recoupe ici les diverses sources, évoquées ici dans ces lignes, relatives à l’intérêt marqué de l’armée de l’air française, pour le dossier ovni. La démonstration n’est plus à faire.

A l’heure où le CNES, au travers du GEIPAN - Groupe d'Etudes et d'Informations sur les Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés - met en lignes certaines de ses archives, notamment des rapports de gendarmerie, on voit que le dossier des ovnis n’en finit pas d’alimenter la chronique, dans les sphères les plus officielles et les plus discrètes du pouvoir en place et cela depuis plus de 50 ans.

L’enquête continue…

 

Avertissement : une photo de phénomène aérospatial non identifié n’est jamais une preuve. Les documents sont analysés et quand ils ne montrent pas de trucage, sont considérés comme des éléments d’appréciation, un faisceau de présomption « favorable », au mieux une sorte de reconstitution de ce que les témoins ont vu, mais pas plus. La technique permet trop facilement de retoucher une image. Ce qui peut apporter un crédit à une photographie c’est sa source, officielle ou non, ou bien le nombre de témoins qui ont assistés à la prise de vue.

Les photos de cet article sont issues des archives de Jean-Pierre TROADEC (DR).

Références documentaires :

« Les ovnis de la défense une détection gênante », in Phénomèna n° 43. La revue et l’association SOS Ovni ont cessé de fonctionner en 2003.
« Ovnis, du secret officiel aux limites de la science », Daniel Robin, éditions Les Confins, 2005.
« La propulsion des soucoupes volantes par action directe sur l’atome », Lieutenant Jean Plantier, édition Mame, 1955.
http://www.geipan.fr/ Le GEIPAN est le groupe de recherche officiel français qui étudie les phénomènes aérospatiaux non identifiés, au sein du Centre National d’Etudes Spatiales à Toulouse.

La BA 901

La Base Aérienne 901 Drachenbronn de l'Armée de l'air française est située sur la commune de Drachenbronn-Birlenbach dans le département du Bas-Rhin.

La base est construite dans les locaux souterrains de l'ancien ouvrage de la Ligne Maginot du Hochwald et supporte le Centre de Détection et de Contrôle 05/901 dont la mission est d'assurer la surveillance aérienne dans l'est de la France.
L'Armée de l'air entreprend en 1946 des études pour la création d'une station radar sur les dessus de cet ancien ouvrage de la Ligne Maginot. La construction de la base aérienne démarre en 1952.

En 1991, la Base prend le nom de tradition : "Commandant de Laubier" mort pour la France au dessus de Sedan le 14 mai 1940 lors de la Percée de Sedan.

 

 

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