Le cas du bois des Prannes ou « la nuit du chasseur »

 

Cas du 7 Août 1976 Entre Ampus et Châteaudouble (Haut Var)

Publié le 25/07/2015 sur Ovnis-Direct

Dossier signé par Eric Zurcher et le CRUN

 

Je vois parce que j’ai une histoire, je vois parce que je connais. Nous percevons toujours une chose après qu’elle se soit reflétée sur le miroir de notre mémoire. Ainsi nous avons tendance à ne rechercher que des miroirs. Admit Goswami

Note interne au Centre de Recherche Ufologique Niçois : La genèse de cette affaire et la façon dont elle est parvenue à la connaissance du CRUN, à la fin des années 70, n’a jamais été révélée. Le récit a été divulgué en reprenant simplement une rédaction préliminaire d’Eric Zurcher suite à son enquête de l’époque, par des auteurs qui n’ont même pas pris la peine de citer leurs sources, et qui de surcroît ont omis ou modifié certains passages.
C’est par souci d’exactitude qu’Eric livre ici une nouvelle rédaction de cette aventure incroyable, agrémentée de quelques commentaires inédits.

 
 
La GENESE DU CAS
 
Ce cas est parvenu à la connaissance du CRUN par un concours de circonstances.
Un ami et membre du CRUN, habitant Vence, rencontra au commissariat de cette cité le témoin en question, un inspecteur de police en passe de devenir commissaire, avec qui il sympathisa. Ce membre lui parla d’une observation qu’il avait faite et en retour « Mr X » lui confia que lui aussi avait vécu quelque chose d’extraordinaire.
C’est ainsi qu’un soir d’octobre 1979 nous nous sommes rendus tous les deux à la maison de Mr X pour recueillir son récit. Invités du même coup à dîner chez cette famille très sympathique (Mr X était marié et avait deux filles d’une vingtaine d’années) nous passâmes tous ensembles une très agréable soirée. Par la suite, Philippe.Maïssa (chercheur au CNRS en physique des liquides) s’intégra à l’enquête et effectua sur les lieux une reconstitution de plusieurs heures en compagnie du témoin, refaisant avec lui tout le trajet de cette fameuse nuit. Ces documents annotés ne sont pas présentés ici pour des raisons de discrétions quant au lieu dont il reste le propriétaire, lui et ses descendants.
 
1/ Le RECIT de Mr X
 
Mr X exerçait en tant qu’inspecteur de police au commissariat de Vence. Il aimait la chasse et possédait à cet effet un « cabanon » dans le haut Var, dans le bois des Prannes. Sur le plan géographique, cette vaste étendue boisée et très peu peuplée se trouve entre les villages d’Ampus et Chateaudouble (D. 51) et jouxte la partie sud du camp militaire de Canjuers.
Ce cabanon était du style rudimentaire, et ne comprenait pas l’électricité. Le témoin y allait souvent seul pour s’y reposer et se balader, et c’était le cas cette nuit du 7 août 1976 (1).
C’était une fin de semaine et la chasse n’étant pas ouverte, il n’était pas armé.
A 22 h 55 il se reposait allongé sur un lit de fortune, tout en écoutant sa radio (un petit poste fonctionnant avec des piles qu’il avait emmené avec lui). Une bougie brûlait et éclairait la pièce.
A partir de ce point, nous emprunterons le présent pour la narration, les expressions en italiques étant les propos mêmes du témoin.

Soudain, des grésillements se font entendre sur le poste et un cri retentit au dehors, déchirant le silence total de la nuit. Un cri inhumain, à vous glacer le sang, une véritable plainte d’animal blessé.

Le témoin éteint immédiatement la radio et la bougie, et il attend assis sur son lit, tous ses sens en alerte.
Au bout de trente secondes, un cri identique retentit, avec la même intensité.
Cette fois, Mr X se lève, ouvre la porte et scrute la nuit.
Il se trouve qu’on y voit assez bien car le ciel est clair et la lune, presque pleine, est levée.
Il distingue alors à une cinquantaine de mètres, légèrement en contrebas, trois formes humaines sur le chemin qui s’enfonce dans la forêt. Ces silhouettes sont de petite taille, environ un mètre dix, paraissent avoir de grosses têtes et surtout de très long bras, un peu comme des singes. Elles lui font face, sur la même ligne, très proches l’une de l’autre.
Immédiatement, elles font demi-tour et se mettent en mouvement, repartant vers la forêt.
Le témoin s’aperçoit alors que celle du centre paraît mal en point, comme si elle était blessée, et qu’elle est soutenue par les deux autres, qui l’encadrent de chaque côté.
L’étrange trio, se tenant par les bras et d’une curieuse démarche (ils se dandinaient) s’enfonce alors dans l’obscurité.

Pour comprendre la suite, il faut dire un mot de la personnalité de Mr X.

Il s’agit, nous l’avons dit, d’un policier ; c’est à dire de quelqu’un de naturellement curieux, qui à l’habitude de l’enquête, et à priori de la filature ; bref, quelqu’un qui aime bien aller au fond des choses pour en dégager la vérité.
Mais cela ne suffit pas tout à fait à expliquer son comportement.
Lors de la soirée passée chez lui, son épouse nous a expliqué qu’il avait tout au long de sa vie fait preuve d’un courage hors du commun, d’une témérité frisant parfois l’inconscience, comme charger sous les balles (ce qui le fait bien rire !) pendant la guerre (d’Algérie) par exemple. Des épisodes de ce style, sa vie en est riche car il a aussi été militaire. Et en entendant tout cela, il sourit…et acquiesce doucement, en s’excusant d’être ainsi, aussi…énergique…
Il avait la cinquantaine passée au moment des faits.
Par ailleurs, c’est un chasseur, et à ce moment il est persuadé d’avoir affaire à des animaux dont l’un est blessé, même s’il ne comprend pas vraiment de quels animaux il peut bien s’agir.
C’est ce contexte qui explique la suite des évènements : là où pratiquement tout un chacun se serait prudemment barricadé dans le cabanon, cet homme décide sans hésiter de prendre un bâton court qui se trouve derrière la porte et de partir, seul dans la forêt, sur la piste des étranges personnages, car il veut absolument en avoir le cœur net !
 
Ainsi commence ce que j’ai un jour nommé la traque du chasseur : Mr X, policier de son état, prend les êtres en filature.
Il va très rapidement les rattraper car, à cause de leur progression malhabile, leur allure n’est pas très rapide.
Se tenant discrètement à une cinquantaine de mètres derrière eux, parfois courbé et marchant avec précaution, évitant le moindre bruit, il va les « filer » pendant près d’une heure et demie !
C’est en cela que cette affaire prend un tour extraordinaire.
Dans ce terrain accidenté, où la forêt cède de temps en temps aux taillis, aux bosquets ou aux clairières,  il lui arrive souvent de perdre les êtres de vue, mais il parvient toujours à les retrouver. Parfois, les personnages passent dans un lieu mieux éclairé par la lune, et il peut alors mieux les observer. Il constate que les deux êtres à l’extérieur tiennent au bout de leurs bras libres (l’autre servant à soutenir le « blessé » qui est au milieu) une sorte de petit bâton au bout recourbé, une crosse de 40 cm, exactement comme un manche de parapluie.
Il lui semble aussi que les personnages sont revêtus d’une sorte de carapace, ou de combinaison, qu’ils ont des oreilles un peu proéminentes et pointues, mais il faisait quand même sombre et ce sont essentiellement des impressions.
Pendant tout ce temps, son esprit travaille ; peu à peu, vient l’impression, puis la confirmation qu’il n’a pas affaire avec des animaux ou à une histoire « naturelle » de cette sorte, mais à quelque chose de bien plus extraordinaire et qu’il ne comprend toujours pas.
Mr X sait seulement qu’il est en train de vivre un épisode hors du commun.
 
La reconstitution montrera que le parcours a duré trois kilomètres.
Finalement, le trio insolite parvient, non loin d’une ferme abandonnée (2) à une petite clairière ou notre témoin distingue une sorte d’objet absolument noir qu’il décrira comme une caravane qui ne paraissait pas toucher le sol, car elle semblait suspendue à 50 cm au dessus. Par ailleurs une sorte d’antenne courbée faisait saillie, en haut sur la droite.
Les mesures effectuées sur les lieux montreront qu’il s’agissait d’un objet rectangulaire, long de 6 à 7 mètres et d’une hauteur de 2 m 50 environ parfaitement lisse, sans aucun détail visible à part « l’antenne » et intégralement noir.
C’est alors qu’il faut vraiment mesurer la détermination du témoin.
Mr X comprend enfin et de façon définitive qu’il vient de vivre une des aventures les plus stupéfiantes de sa vie.
Maintenant, les trois êtres se dirigent, toujours péniblement, vers l’objet et n’en sont plus qu’à quelques mètres.
On ne me croira jamais ! se dit Mr X.
Et pour ne pas passer pour un cinglé, il me faut une preuve : il faut que j’attrape absolument un de ces êtres, ou à défaut, au moins une des petites cannes au bout recourbé !
Et voilà Mr X, comme le lièvre de la fable qui se dresse et se met à courir de toutes ses forces pour combler le plus vite possible la distance (50 mètres) qui le sépare des humanoïdes !
Ceux-ci ont désormais atteint l’objet rectangulaire noir et commencent à le contourner.
 
Soudain… un éclair de lumière gigantesque illumine la clairière et la garrigue. Mr X se retrouve au sol, assis et tentant de reprendre ses esprits.
Finalement, il se redresse dans le noir total, avec un fort mal de tête. Combien de temps s’est-il écoulé ?  Il ne sait pas ; peut-être trente secondes, peut-être plus (3).
Il inspecte la clairière : il n’y a plus rien.
Pendant plusieurs heures, il va tenter de retrouver son chemin dans cette région qu’il connaît pourtant bien. Mais la nuit, tout est si différent.
Finalement, après s’être plusieurs fois perdu et avoir erré au hasard, il finit par couper la route reliant Ampus à Châteaudouble et de là, la remonte jusqu’à son cabanon.
Il est près de 4 h du matin, l’aube n’est plus loin, et son aventure aura duré plus de quatre heures.
Il est perclus de fatigue, tente de dormir un peu, toujours taraudé par une migraine insistante ; finalement il s’assoupit deux heures, mais dès le petit matin, obsédé par ce qui vient de lui arriver, il repart pour retrouver la clairière, l’endroit de la disparition.
Finalement, il y parvient dans la matinée, en refaisant tout son parcours de la nuit.
Mais il n’y avait aucune trace, ni de pas, ni de l’engin mystérieux : en cette saison le sol est sec et dur, peu propice aux empreintes. A son grand mécontentement, il réalise qu’il n’a pas de preuves.
 
Le témoin a t-il été traumatisé par cette aventure hors du commun ?
Absolument pas !  Seulement très fortement intrigué.
Depuis, il pense évidemment qu’il y a quelque chose derrière toutes ces histoires de soucoupes et d’extraterrestres.
Lors de cette fameuse soirée en 1979 (soit trois ans après les évènements) moi et B.G sommes restés ébahis devant une telle personnalité.
Pas une seconde, nous n’avons mis sa sincérité en doute.
Il nous a tranquillement avoué qu’il lui restera de tout cela un unique regret, une frustration qui le hantera longtemps : le dépit de ne pas avoir capturé un de ces êtres ou à défaut, la « canne » qui m’aurait servi de preuve irréfutable (!).
Cette confession pourrait d’ailleurs servir d’épilogue à cette affaire hors norme, que je me suis amusé à nommer successivement : la traque du chasseur, la nuit du chasseur, le chasseur chassé.
Elle reste le cas de RR3 le plus étonnant que j’ai eu la chance d’enquêter.
 
 
2/ COMMENTAIRES
 
A) GENERALITES
 
En premier lieu, il faut rappeler quelques données générales.
Les rencontres rapprochées représenteraient environ 15 % du total des observations (sources statistiques françaises). Bien entendu, il s’agit là de tendances. Les cas de RR3 sont bien moins nombreux que ceux de type I. En considérant ces affaires sur une période de plusieurs décennies, on peut affirmer qu’il s’agit d’évènements assez rares.
Moins rares cependant que les RR2 crédibles avec traces, et ce toujours dans le cadre d’une étude limitée à la France.
Cette appréciation globale peut à son tour être nuancée par l’estimation selon laquelle, pour les rencontres rapprochées, un cas sur dix seulement parviendrait à notre connaissance. Cette affaire l’illustre bien, car sans une somme d’heureuses coïncidences, il ne serait jamais parvenu à notre connaissance.
On sait que les cas d’observations banals, diurnes et surtout nocturnes, sont nombreux mais affectés par un taux de confusion élevé.  Pour les RR3, les confusions sont moins fréquentes et c’est le canular, la mythomanie ou des épisodes psychotiques (hallucinatoires) qui sont parfois invoqués en tant qu’arguments réducteurs. Ici, nous ne doutons pas une seconde de la sincérité du témoin. Celui-ci a sans aucun doute possible dit « sa vérité ». Bien qu’il mette en scène un témoin unique, ce qui est le cas pour les deux tiers de ces évènements (sources statistiques françaises) ce récit peut être considéré comme hautement crédible.
Je ne peux m’étendre longuement ici sur une analyse qui impliquerait l’ensemble des RR3, qui reste un domaine hautement controversé. Je donne simplement quelques éléments, chacun étant libre ensuite d’analyser le récit sous l’angle qui lui conviendra.

B) QUELS CRITERES DE REDUCTION ?

Cette affaire peut-elle être réduite ?  Si l’on considère que le témoin est affabulateur, évidemment ; mais ce n’est pas notre avis. Son métier, sa personnalité et notre intime conviction font que nous lui avons toujours accordé une confiance totale.
Une confusion est-elle envisageable ? On peut toujours formuler des hypothèses dont le seul avantage est de répondre au principe d’économie (le fameux rasoir d’Occam).
La première mettrait en scène des animaux (des singes par exemple) échappés d’un zoo ou d’une caravane de nomades. Nous l’avons envisagé mais il s’agit là d’une fiction qui ne cadre  pas vraiment avec le récit.
La seconde évoque une manipulation, ou une confusion dont l’armée constituerait la clé. Le bois en question jouxte Canjuers et il est toujours possible d’imaginer une manœuvre militaire avec un blessé, le tout ayant prêté à une interprétation erronée. Mais il faut bien dire que cela ne cadre pas mieux avec le récit, et que Mr X n’est pas le genre d’homme qu’on abuse facilement.

C) COMMENTAIRES SUR LA STRUCTURATION
 
Les cas de RR3 sont intéressants dans la mesure où ils contiennent de l’information. Ce que l’on nomme « ufologie » est de fait, une activité de nature largement sémantique. Avec le temps, ces histoires incroyables présentent l’apparence d’une grande hétérogénéité, mais recèlent néanmoins des éléments structurels, des tendances ou des invariants, aujourd’hui nettement identifiés.
Un des invariants est le cadre qui borne toujours ces manifestations.  Un chercheur, Bertrand Méheust (4) a défini ces deux pôles par les termes d’Ostentation et d’Elvisness. Autrement dit, le phénomène se montre toujours volontairement à un témoin, et il parvient toujours à s’échapper du scénario mis en place avec une régularité qui ne souffre jamais la moindre exception. Ce cas répond à ce constat général : dans son cabanon, le témoin est « interpellé » avec insistance par le phénomène (cris répétés) ; il sort et les trois êtres se retournent immédiatement pour rebrousser chemin. Il y a de toute évidence ostentation, volonté délibérée plus ou moins masquée.
Certes, tout cela ne paraît pas anormal sur un seul récit, mais la prise en compte de plusieurs centaines de cas mondiaux révèle qu’il en est toujours ainsi ; il s’agit donc bien d’un invariant.
Ce constat devient encore plus prégnant pour l’Elvisness (la fuite, l’esquive) très rapide et jamais prise en défaut. Elle signe la fin du scénario, soit parce que le phénomène l’a décidé (cas fréquent qui implique la passivité du témoin) soit parce que d’autres personnes risquent d’apparaître (interférence) soit parce que le protagoniste principal entend interférer avec le scénario, ce qui est le cas ici.
Finalement, on peut se poser la question suivante : qui tient le rôle du chasseur dans cette affaire ?

D) UN LIEN PSYCHIQUE ?
 
Ce n’est pas un invariant mais plutôt une tendance propre aux RR, mise en évidence dans la décennie 1970-80. Il semble bien qu’il s’agisse d’une caractéristique propre à ces affaires, qu’on a parfois qualifié de composante psychique ou d’aspect mimétique. Il faut impérativement le prendre en compte si l’on veut mieux comprendre ce qui se passe. Dans de très nombreux cas, on constate de manière plus ou moins évidente une interconnexion psychique avec le témoin, surtout quand celui-ci est seul.
A L’analyse, on relèvera effectivement des correspondances assez nettes entre le récit et la personnalité ou le vécu du témoin, dont on notera qu’il était :
 
– Très courageux, au point que son épouse parlait d’inconscience.
– Policier de son état (commissaire) et sachant donc ce que signifiait une filature.
– Ancien militaire ayant accompli de hauts faits d’armes lors de la guerre d’Algérie.
– Et enfin qu’il pratiquait la chasse par passion.
 
Son aventure implique trois êtres ressemblant à des animaux (des singes) dont un parait blessé (chasse) et hurle ostensiblement deux fois pour le faire sortir de sa cabane. L’aventure se poursuit  par une traque nocturne de plus de 90 minutes (filature) dans une forêt isolée, avec en guise de chute une tentative avortée pour capturer une preuve. Le trio simiesque, caricature du commando en opération, s’évanouit dans un grand éclair de lumière avec son blessé, dans des circonstances un peu rocambolesque et dans la meilleure parodie des opérations aéroportées. Aller plus loin dans l’interprétation serait possible, mais plus hasardeux. On pourrait par exemple se référer au psychanalyste C.G.Jung et à ses propos sur la signification des rêves ayant trait aux personnages simiesques ; ils évoquent pratiquement toujours de conflits latents et inconscients réglés (expulsés) par une « catharsis » (une purification). Toutefois, rien de tout cela ne correspond à une théorie scientifique quelconque et n’a donc jamais été réellement prouvé. Il est de plus facile de rétorquer que les hallucinations ne laissent pas de traces, n’affectent pas plusieurs témoins à la fois, du moins dans des scénarios aussi complexes.

En définitive, il faut se borner à constater cette interconnexion psychique entre un témoin, ou un groupe de témoin, et ce phénomène. Tout se passe comme si celui-ci déployait ses manifestations par le biais de nos structures mentales, selon des modalités pour l’instant inconnues.
 
E) ANALOGIES
 
L’affaire du bois des Prannes reste un cas extraordinaire par son déroulement, sa durée, et le comportement hors normes de celui qui en a été le protagoniste.
Il n’empêche que des êtres similaires à ceux perçus ont souvent été décrits de par le monde. Des bras anormalement longs ont fréquemment été relevés comme anomalies sur toutes sortes d’être aperçus.
Il existe également quelques correspondances sur la forme rectangulaire (assez rare tout de même) de l’objet ; l’ovni observé le 10 Mai 1978 à Emilcin en Pologne par exemple, s’apparentait à une sorte de caravane munie d’un train d’atterrissage en forme de vis sans fin.
Enfin, certains cas français présentent des analogies possibles quant à l’intrication psychique.
A titre d’exemple, le rapport paraît assez évident avec celui d’un ancien militaire, Mr Germain T, survenu en Mai 1960 dans le Puy de Dôme, un grand classique de représentation techno baroque, avec soufflet permettant à l’engin (une forme de toupie) de s’adapter à la configuration du sol qui était en pente, sortie d’un humanoïde affublé d’un uniforme à l’ancienne, avec gros boutons et une sorte de sabre, festival pyrotechnique assorti d’un vent violent, etc.
Il est possible avec celui de Libaros (Hautes-Pyrénées) en juillet 1964,  mettant en présence un ancien militaire avec un objet brillant ne touchant pas le sol et deux petits humanoïdes en tenue kaki et portant de lourdes charges.
Ou encore avec celui d’Origny en Thiérache, le 28 Février 1974 (5). Le témoin, ouvrier de forge, fut accosté par des êtres en combinaisons munis de gants de protection épais et montant jusqu’aux épaules, de grosses bottes et de casques à visières carrées qui n’étaient pas sans rappeler l’équipement à l’usine de forge. Un gros objet métallique était par ailleurs posé juste à côté de la route (ce qui semble exclure toute plaisanterie et mise en scène). Les êtres firent avaler une substance indéfinissable au témoin abasourdi.
Il existe de par le monde beaucoup d’affaires de ce type, avec une structuration qui peut concerner aussi bien le métier du témoin que les zones les plus inconscientes de son psychisme. Il existe également des éléments d’une nature transpersonnelle et liée à la culture et à la symbolique humaine. Dans ce cas les témoins ne comprennent généralement pas les matériaux que leurs récits véhiculent.
Un cas assimilable à une RR2 (sans traces) survenu à Missancourt (Aisne) en Octobre 1967 nous confirme cette relation, l’un des deux chasseurs ayant été survolé à faible distance par l’objet et ayant instantanément rêvé qu’il s’envolait en tenant son fils mort dans les bras (6). Ce témoignage capital tend à confirmer que c’est bien la proximité d’un de ces phénomènes qui déclenche une déformation du mental chez l’observant.
 
Dans le passé, la plupart des enquêtes ont négligé l’historique et le psychisme des témoins d’observations rapprochées. Certains le regrettent à juste titre mais cette démarche est tellement délicate que l’on voit mal comment il aurait pu en être autrement.
Dans bien d’autres cas, la brièveté de l’observation, la faiblesse de l’enquête ou les réticences compréhensibles du témoin rendent très difficile une approche plus poussée.
La conclusion évidente que l’on peut tirer de ces considérations est que, plus que jamais, l’ufologie repose majoritairement sur la qualité et la fluidité des informations. L’enquête approfondie et son partage restent donc bien ses éléments vitaux et constitutifs.
 
NOTES
 
(1) La date exacte a été retrouvée par rapport à la position de la lune.
(2) Point 886-0 – IGN   1/25000 Salernes 7
(3) Sur ce point, un épisode de missing time est toujours possible, mais à l’époque il était       difficile de mener nos investigations plus loin en ce sens.
(4) Il s’agit de Bertrand Méheust in Science fiction et soucoupes volantes, Mercure de France, 1978.
(5) Tous ces cas Français, avec leurs références sources, se trouvent dans le livre catalogue de Julien Gonzales : OVNI, le dossier des RR3 en France, édition à compte d’auteur-2010, qui est un outil de travail indispensable ; respectivement, pp 131, 136, 184-185.
(6) Le cas de Missancourt (Aisne – 10.1967) est relaté dans LDLN n° 175 de Novembre 1975. A l’époque des faits, le témoin était un homme d’une cinquantaine d’années, bûcheron et ancien maquisard pendant la guerre. L’observation a eu lieu entre 1h30 et 2h du matin. Le temps était parfait, le ciel sans nuages et la visibilité bonne à cause de la clarté lunaire. L’objet a été vu à 200 mètres de distance et les deux témoins ont réussi à s’approcher à 25 m avant qu’une sorte de paralysie ne les bloque. La demi-sphère lumineuse était très nette et mesurait 7 à 8 m de longueur sur une hauteur de 2,50 m ; elle ne touchait pas tout à fait le sol et à son envol, le témoin incriminé a ressenti une vague de chaleur tandis que son compagnon se détournait en se masquant le visage. C’est quand l’objet est passé au-dessus de lui, alors qu’il l’avait mis en joue avec son fusil, qu’il s’est mis à rêver. Le phénomène a disparu derrière en illuminant le bois.

 

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