Le cas de Socorro (avril 1964)

Publié le 25/04/2014

50 ans après ce fameux incident, nous avons décidé de le republier en y ajoutant quelques mis à jour.

Il est rare que les enquêteurs de l’US Air Force admettent officiellement être déroutés par une affaire d’ovni. Le cas impliquant un agent de police ayant observé un ovni à Socorro, au Nouveau-Mexique en 1964, les a véritablement laissés perplexes.

 
Il y a 50 ans, le 24 avril 1964 vers environ 17h45 à Socorro, le policier Lonnie Zamora entama la poursuite d’un véhicule pour excès de vitesse au sud de la ville lorsqu’il entendit un « bruit », c’est alors qu’il cessa sa course-poursuite afin d’en savoir plus sur cette étrangeté.
 
Il remarqua également une flamme dans le ciel qu’il décrit comme étant orange/bleu, en train de se diriger vers le sol. Il raconta n’avoir pu se concentrer sur l’objet  étant donné qu’il devait rester vigilant en conduisant sur la route de terre.
 
Une fois sur le lieu désertique où s’est posé l’engin,  Zamora décrivit un objet ovale et blanc posé sur le sol ainsi que deux êtres avec des combinaisons, situés près de l’appareil pourvu de deux « supports ». Le policier a tout d’abord pensé qu’il pouvait s’agir d’un accident de voiture et se mit à courir en direction de la route afin d’espérer porter assistance. Ensuite il contacta ses collègues par l’intermédiaire de la radio pour leur signaler un accident de voiture.
 
Lorsqu’il s’approcha de l’objet (à environ 30 mètres), il entendit un grondement sourd et vit des flammes s’échapper en provenance du dessous de l’engin.
 
Effrayé, il fit demi-tour et se précipita vers sa voiture.
 
 
Photo de la zone où Zamora a vu l’objet. (Crédit: US Air Force Project Blue Book)
Il nota que l’Ovni était en forme d’œuf avec un emblème rouge, visible sur le côté.
 
L’engin décolla en produisant beaucoup de bruit ainsi qu’une forte flamme qui fut visible par Zamora en dessous de l’appareil.
 
L’ovni s’éleva silencieusement à la verticale et se stabilisa avant de s’envoler à l’horizontale. Il adopta une trajectoire verticale et accéléra furtivement jusqu’à disparaître au-dessus des montagnes.
 
Zamora relata la présence d’une flamme bleue en dessous de l’objet.
 
Il retourna dans sa voiture et demanda à l’opérateur radio de regarder par la fenêtre afin de constater la présence de l’objet dans le ciel, mais celui-ci ne vit rien.
 
Croquis de l’objet (Crédit: US Air Force Project Blue Book)
Le sergent Chavez arriva sur la scène et vit Zamora transpirant, à bout de souffle, pâle et apeuré. Ce dernier lui raconta l’histoire, puis ils se rendirent exactement sur la zone où l’objet avait atterri. Ils remarquèrent, à l’endroit précis, un buisson ainsi qu’une impression de brûlé sur le sol. Cela semble avoir été produit par le train d’atterrissage de l’engin.
 
Zamora déclara :  » Alors le sergent Chavez m’a rejoint et m’a demandé ce qui se passait, car je transpirais, et il m’a dit que j’étais blanc, très pâle. J’ai demandé au sergent de constater que les broussailles étaient en feu. Puis le sergent Chavez et moi nous sommes rendus sur les lieux, et il a remarqué des traces « .
 
Lonnie Zamora (à gauche), le site d’atterrissage, et le sergent Chavez. (Crédit: US Air Force Project Blue Book)
Le Shérif adjoint James Luckie qui est arrivé quelques minutes après Chavez a relaté les mêmes constatations.
 
Jim et Coral Lorenzen de l’APRO sont avertis et se rendirent sur les lieux pour interroger Zamora.
L’agent Burns du FBI arriva sur place, interrogea brièvement Zamora et examina les traces. Il avertit ensuite le lieutenant Hicks, officier en charge de l’USAF.
 
Jim et Coral Lorenzen de l’APRO furent ensuite mis au courant et rejoignirent les autres, de même que le capitaine Richard T. Holder, de la base de White Sands.
Richard T.
Holder arriva sur les lieux avec le sergent Castle de la Police militaire et interrogea à son tour Zamora.
Il avertit ensuite le lieutenant-colonel Conkey de la base de l’USAF (United States Air Force) de Holloman.
Conkey et le major Mitchell effectuèrent des mesures.
 
Extrait du rapport de l’observation par les enquêteurs de Blue Book. (Crédit: US Air Force Project Blue Book)
Zamora raconte au Capitaine Holder et au Major Connor que :  » Le bruit ressemblait à plus à un hurlement qu’un souffle. Pas comme un moteur à réaction. Il passa de hautes à basse fréquence et se tut. Le hurlement a duré 10 secondes… En même temps que le hurlement, il voyait les flammes sous l’engin. Il se mit alors à s’élever lentement. La flamme était essentiellement bleu clair de couleur orange vers le bas… Il pensait, à cause du bruit, que l’engin était sur le point d’exploser… « 
 
Le docteur Allen Hynek se rendit sur les lieux dans le cadre du projet Blue Book et pour la 1ère fois, l’USAF reconnaît n’avoir aucune explication « naturelle » à fournir.
 
Articles de journaux sur l’observation de Zamora. (Crédit: US Air Force Project Blue Book)
L’observation de Zamora fit la une des journaux locaux et attira l’attention du Projet Blue Book de l’US Air Force.
Les enquêteurs furent impressionnés par la crédibilité de Zamora. C’est-à-dire une branche brûlée ainsi que les traces au sol qui ont été analysées. Rien d’anormal n’a été trouvé.
Ils ont également effectué des tests de rayonnement, mais les niveaux étaient normaux.
 
Un carton brûlé qui a été découvert sur le site, mais le conseiller scientifique du projet Blue Book, le Dr J. Allen Hynek, a déclaré qu’il s’agissait d’un vieux carton.
 
Les enquêteurs ont noté qu’il n’y avait aucune trace de véhicules entrant dans la zone. Ce qui affaiblit l’hypothèse d’un canular.
 
Les enquêteurs de Blue Book ne savaient pas ce que Zamora avait vu, mais ils soutenaient l’idée que ce n’était pas d’origine extraterrestre
 
Carte du White Sands Missile Range
Vu que la base de White Sands Missile Range se situait à proximité, ils pensèrent qu’il pouvait s’agir d’un engin expérimental et suggèrent l’idée qu’il puisse s’agir d’une excursion de module lunaire (LEM), comme ceux utilisés dans le cadre du programme Apollo. Toutefois, leur enquête sur ces possibilités n’a guère produit de réponse définitive.
 
 
Lunar Excursion Module (LEM). (Crédit: NASA)
Le Major Hector Quintanilla, Air Force Chief du projet Blue Book à l’époque de l’observation, déclara : « Il n’y a aucun doute sur ce que Lonnie Zamora vit un objet qui lui causa une très forte impression. Il n’y a aucun doute sur la fiabilité de Zamora. C’est un excellent policier, un élément exemplaire de sa profession, et un homme tout à fait compétent pour identifier un avion. Il est abasourdi par ce qu’il a vu, et franchement nous aussi. C’est le cas le mieux documenté de nos fichiers et nous sommes toujours incapables d’expliquer quel genre d’engin ou de stimulus a pu semer la panique dans l’esprit de Zamora. »

Cette affaire continue d’être importante pour la recherche ufologique.

En 1968, le Docteur James E. McDonald, physicien qui étudie les phénomènes atmosphériques à l’Université de l’Arizona, prétend qu’il y aurait eu un prélèvement d’un échantillon de sable fondu sur le site.

Une femme actuellement dans la chimie radiologique au service public à Las Vegas a participé à l’analyse d’échantillons de sol. Elle était sur place le lendemain des événements le 25 avril 1964, et affirme qu’il y avait des traces sous forme de sable fondu et resolidifié sous la zone d’atterrissage de l’engin.

Elle a aussi analysé les fluides des plantes des alentours également affectées et expliqué à McDonald qu’il y avait un certain nombre de matières organiques qu’ils ne purent identifier, mais essentiellement de la sève. Peu de temps après avoir terminé leurs analyses, l’US Air Force a confisqué toutes les notes et échantillons et ont interdit à la chimiste d’en parler.
 
Des personnalités qui s’étaient déplacées sur le lieu de l’observation ce jour-là étaient gênées par le fait que l’on pouvait attester de leur présence.
 
Philip Klass (l’un des plus sceptiques concernant le sujet des Ovnis) conclut que toute l’affaire était une mystification destinée à attirer des touristes dans une ville sur le point de s’éteindre.
 
Il est difficile de remettre totalement en cause le témoignage ou la personnalité de Zamora. Surtout lorsque l’on connaît les conséquences engendrées par cet événement sur sa carrière et sur son état psychologique.
Il a confié à un de ses collègues qu’il regrettait d’avoir raconté cette observation.
 
Hynek semblait convaincu qu’il s’agissait d’un appareil militaire secret, même si rien ressemblant à la description de Zamora ne fut trouvé.
 
Il est vrai que la zone est entourée de bases militaires reconnues pour leurs confidentialités en matière de tests et de conceptions d’engins Top Secret.
 
Cette hypothèse reste la plus avancée pour le moment.
 
Le test du prototype à 3 pieds Surveyor envoyé depuis White Sands ce jour-là à l’aide d’un hélicoptère a été évoqué.
 
En 2012, l’observation de Zamora fut immortalisée par une peinture murale dans la ville de Socorro. Il se trouve à plusieurs centaines de mètres du lieu d’atterrissage réel.
 
Il est important de noter la mobilisation de nombreuses personnalités hautement gradées dans le cadre de cette affaire.
 
La furtivité et la forme de l’objet tel que nous l’a décrit Zamora ne font penser à aucun engin connu en 1964, sauf s’il s’agit, évidemment, d’un prototype secret, ce dont nous doutons !
 
A noter que le Nouveau-Mexique fait l’objet d’une forte activité nucléaire et militaire depuis les années 40 et qu’une certaine ressemblance circonstancielle existe entre ce cas et celui de Valensole, en 1965 en France.

 
Zamora Memorial, (Crédit: consecutivesentences.com)
 
Le côté gauche du monument. (Crédit photo: Jay Barrymore)
 
Le côté gauche du monument. (Crédit photo: Jay Barrymore)

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