La bataille des médias ou le labyrinthe des leurres

La bataille des médias ou le labyrinthe des leurres

La conspiration du silence
 
Par Jean-Pierre Troadec
En exclusivité sur Ovnis-Direct !!!

Documents photos issus des archives de l’auteur.

A propos de l’auteur
 
Jean-Pierre Troadec est journaliste et consultant en Intelligence Economique et Stratégique. Il est spécialisé en histoire contemporaine et en géopolitique. Il enquête sur les mouvements initiatiques contemporains et les observations d’objets volants non identifiés depuis la fin des années 70. Il oriente actuellement ses recherches sur les rapports officiels, français et étrangers, relatant les cas d’observation d’ovni. Pour une clarté d’appréhension il préfère le terme PAN – Phénomène Aérospatiaux Non identifiés, nomenclature utilisée au sein du Centre National d’Etudes Spatiales à Toulouse, par le GEIPAN – Groupe d’Etudes et d’Information sur les Phénomènes Aérospatiaux Non identifié. Pour des commodités de lecture le terme ovni est utilisé dans le corps de l’article, car plus vulgarisé actuellement.

Influencé par les travaux de Jung, avec son livre Un mythe moderne, il est favorable à l’HPS : il y voit l’émergence contemporaine d’une nouvelle mythologie urbaine, où la science-fiction et la communication des mass médias ont une part importante, interférant l’une sur l’autre. Intéressé par la façon dont les militaires, les scientifiques et le monde du renseignement abordent officieusement la question, il fait un lien entre géopolitique, guerre froide, rumeurs et témoignages supposés. Il a réalisé nombre d’émissions de radio et de télévision sur ces questions de société et publié un grand nombre d’articles. Il est l’auteur du livre Les Ovnis aux Presses Universitaires de France, collection Que-Sais-Je ?, et co-auteur avec Daniel Robin, Bernard Jolivet et Laurent Merle de « Ovni le Mystère Subsiste » aux Editions Les Confins.
De formation universitaire, en sciences politiques et en communication, il est titulaire d’une équivalence d’un 3ème cycle Intelligence Economique et Stratégique, diplôme obtenu au sein de l’Ecole Militaire de Paris, au travers du cursus de formation de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale, dépendant des services du Premier ministre. Par ailleurs Jean-Pierre Troadec est Auditeur de l’I.H.E.D.N. (mesure nominative publiée au Journal Officiel de la République Française) et Chef d’escadron (RC) de la Gendarmerie nationale. Il est membre de l’Association des Journalistes Défense (AJD) basée à Paris.

Le début officiel de l’histoire des ovnis, au niveau médiatique, date de 1947. Nous sommes après la seconde guerre mondiale, la presse occidentale relate les premières observations de soucoupes volantes. D’abord aux Etats-Unis, puis en Europe.

60 ans après, à l’heure de l’Internet, des bouquets numériques TV, de la prolifération d’agences de presse et d’une multitude, sans cesse renouvelée, de magazines de presse écrite – quotidiens, hebdomadaires, mensuels – on pourrait croire que tout est dit sur le sujet ovni, en toute partialité.

C’est en fait tout le contraire qui se passe. Les médias, dans leur ensemble, continuent d’entretenir un rideau de fumée sur la question, traitant plutôt les informations ufologiques comme des nouvelles de second rang, servant à remplir l’espace médiatique au moment où le flux de l’actualité est en baisse. On peut même affirmer qu’une certaine auto censure, au sein même de nos démocraties de l’information, est en place dès que les médias touchent au sujet brûlant des ovnis. Nous vous invitons à un décodage de cette réalité complexe.

Le cas de la France, qui nous intéresse ici, est symptomatique. On peut parler d’exception française, pour le dossier ovni. Notre pays est touché par deux cas de figure, au regard de l’information ufologique. D’un côté les témoignages continuent à être recueilli, environ un par semaine (source GEIPAN/Centre national d’études spatiales et groupes de recherches privés) et de l’autre la presse, dans son ensemble, ne rend globalement pas d’écho de cette actualité. La politique, l’économie, le sport et les faits divers sont plus attractifs, plus proches des lectorats, auditeurs et téléspectateurs.

La mise en ligne des dossiers du GEIPAN

Un exemple concret et récent, la mise en ligne des dossiers du GEIPAN – Groupe d’étude et d’information sur les phénomènes aériens non identifiés -. Le GEIPAN, organisme financé sur des fonds publics et co-piloté par le centre spatial de Toulouse ne peut pas être taxé d’être le repaire de doux illuminés et de se faire l’écho de fantasmes de fiction. En mars 2007, donc, plusieurs centaines de documents sont déclassifiés et mis en ligne sur son site Internet, dans leur intégralité. C’est un scoop mondial ! Il est presque passé inaperçu en France, les autres pays européens et nord américains ont mieux relayé l’information.

Les ufologues ont été informés de près et ont pu pister une dépêche de l’Agence France Presse, qui a donné lieu à des brèves dans la presse.

Seul un magazine a ouvert sa une avec le sujet. Il s’agit de Choc Hebdo « Ovnis, le 22 mars 2007 les experts français ouvrent leurs dossiers ». Choc Hebdo est plutôt classé dans la catégorie people et vise un certain sensationnalisme dans ses papiers. On peut en juger par les autres titres proposés sur la même édition : « J.M. Mormeck (boxeur) Je suis un gladiateur », « Malaisie, les pirates règnent sur la mer ». Mais rendons hommage à ce journal qui, sur son site Internet, présentait des documents complémentaires à son édition papier, sur le dossier ovni en général.

Sans quoi l’Express dans son numéro du 22 mars titre « Qui est le meilleur » sur un photo montage montrant Nicolas Sarkozy, François Bayrou et Ségolène Royal. Il faut arriver en bas de la couverture, sans cliché d’accroche pour lire sur 8 cm de large « Ovnis des documents exclusif ». Le dossier d’une dizaine de pages est traité de façon objective avec une très bonne iconographie. Dans le même ordre d’idée Le Nouveau Détective du 11 avril fait de même avec « Quand les ovnis s’invitent chez nous ». Ces trois titres de presse ont fait un travail plutôt sérieux de traitement de l’information, mais un seul a jugé le sujet digne de figurer en une, pleine page, c’est Choc Hebdo. Le reste de la presse écrite française est resté globalement muet ! Sauf à dénicher en page 5 ou 20 de tel ou tel journal, sur 7 lignes un entrefilet. Les dossiers du GEIPAN rendus publics sont devenus, sous l’œil des journalistes, un non évènement ! A quelques mois d’élections nationales il fallait sans doute rester « sérieux » et ne pas traiter d’un thème aussi « fantaisiste » que sont les ovnis !

Des flashs radio et TV ont malgré tout relayé l’information du GEIPAN, sur le ton : on vous explique tout, le mystère est fini ! Mais l’expérience montre que le public mémorise mal les flashs d’information qui ne sont pas repris sur plusieurs jours.

Conclusion
Quelques années après, beaucoup de français ignorent encore l’existence du GEIPAN, son travail et la mise en ligne de ses dossiers sur son site Internet. On peut estimer, par constat direct, qu’un certain black-out a été organisé par la presse pour cet évènement, en termes de commentaires et d’analyses. La même chose s’était produite à l’époque de la parution du trop fameux rapport Cometa en 1999, document remis au Président de la République et au Premier Ministre, par un groupe comportant plusieurs militaires de haut rang, dont certains issus de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale, service rattaché au Premier ministre. Le magazine Horoscope et Le Nouveau Détective ont couvert l’évènement à l’époque. On est loin des grands médias de masse généralistes.

Suite à la diffusion publique des rapports du GEIPAN, plusieurs magazines TV ont tourné leurs caméras sur le sujet, notamment le 30 avril 2007 à 17 h 35 « C DANS L’AIR », sur France 5 et « Pièces à conviction » le 29 juin 2007 en seconde partie de soirée, sur France 3. Ces deux journaux d’information ont plutôt mis l’accent sur les cas expliqués et l’impact sociologique du sujet ovni en général, le ton semblait être : quand on est un citoyen responsable on sait que tout ceci n’est pas très sérieux, mais on vous en parle quand même, car nous faisons notre métier de journaliste. C’est vraiment l’impression qui est ressortie de ces émissions. Ce jugement est partagé par la communauté ufologique.

Les mass médias, on le sent, veulent bien traiter du sujet, il fait de l’audience, mais en ayant toujours l’air, de la part des présentateurs TV, ou des chroniqueurs, de nous dire implicitement – des gens voient des choses, mais rien de très étranges dans ces observations, sinon cela se saurait -. Tout ceci est impalpable, mais on le sent bien en arrière fond.

Quand un journaliste veut faire carrière pointue il est préférable de ne pas toucher à ce sujet, Jean-Claude Bourret et Jacques Pradel en ont fait les frais, en termes d’images, pas de la même façon, mais par le même sujet. Chacun a été catalogué, Jean-Claude Bourret comme « monsieur ovni » et Jacques Pradel « comme monsieur Roswell ». Cela ne les a pas empêché de conduire de bonnes et très honorables carrières journalistiques – notre ami Jean-Claude Bourret d’être nommé Colonel de réserve (RC) de la Gendarmerie -, mais le sujet ovni leur est resté associé comme un label.  D’autres noms connus des médias audio-visuels, Patrick Poivre D’Arvor ou Christine Ockrent – par exemples – n’ont jamais eu, comme journaliste, leur nom lié à un sujet qu’ils ont pu traiter professionnellement/ou à titre privé. On connaît la passion de PPDA pour la mer, la Bretagne : il n’est pas devenu « monsieur Breizh ». Le sujet ovni reste une sorte de tabou intellectuel dans certains cercles, notamment ceux de la politique et de la science. Nous avons pu le constater directement.

Dans un quotidien, ou un hebdomadaire local, l’ovni est un bon sujet estival ; « sujet magazine » que l’on publie à l’entrée de l’été, ou dans les pages locales de la presse quotidienne régionale en zone rurale ou péri-urbaine : le public a besoin de se détendre et puis quand l’info fait défaut cela « alimente la chronique locale » ; quoiqu’il se passe les journaux paraissent tous les jours, toutes les semaines, tous les mois avec la même pagination. Il faut de l’info à tous prix ! L’ovni est synonyme de mystère, il fera vendre la presse généraliste – la PQR, presse quotidienne régionale -. Généralement, on l’a encore vu en juillet 2013 en Ardèche, où un cas important au plan testimonial (photos, plusieurs témoins ont vu un phénomène non identifié évoluer au-dessus d’une vallée) à alimenter la chronique locale. Certains habitants du village concerné nous ont dit « la saison du foot était finie jusqu’en septembre, il fallait bien « qu’ils » mettent quelque chose ! » (sic). Précisons quand même que le correspondant à fait un travail sérieux et professionnel, sur un cas « vrai », mais l’opinion le perçoit différemment. Lorsqu’un papier est publié par un correspondant local, sur une observation d’un phénomène aérospatial non identifié, les maquettistes, à la rédaction centrale, font toujours une accroche du papier en une – en partie supérieure, le journal étant plié, le titre « ovni » reste visible sur le présentoir ; ceci même si le papier dans les pages internes n’est pas d’un volume de signes important. La presse défend un modèle économique, ce n’est pas critiquable, mais du coup « l’ovni » devient une marchandise informationnelle très accrocheuse, même si éphémère.  Le cas qui s’est passé en Ardèche, et quelques semaines avant en juin 2013, dans le Rhône, au sujet d’un très hypothétique crop circle (le vent semble avoir été la cause du blé couché, mais « l’ovni » a été « suspecté ») Plusieurs papiers sont sortis dans la PQR lyonnaise. Les habitants du village visé, à 10 mn du centre-ville de Lyon n’ont pas pris au sérieux les articles « On ne voit pas pourquoi des ovnis viendraient chez nous, le Maire nous a dit que c’était finalement le vent qui était responsable des traces d’ovnis dans le champ, des spécialistes lyonnais ont fait une étude ! » (sic). Donc la chose écrite n’est pas gravée dans le marbre, comme une parole d’Evangile, le lectorat fait jouer un certain sens critique. La chose se retrouve sans doute pour la radio et la télévision, mais l’image et le son touchent plus les esprits. 

La dérision comme approche de base

La dérision (ou l’humour éventuellement) semble sans doute la formule la mieux adapter par les mass médias pour traiter du sujet ovni. Le meilleur exemple est celui de « La Nuit extraterrestre, ils sont parmi nous », diffusée par Canal Plus en juin 1997.
La soirée a proposé un mélange d’extraits d’actualités des années 50, d’émissions TV des années 60/90, de clips vidéo musicaux parlant d’extraterrestres, de publicités reprenant le thème ovni, d’extraits de films de série B. L’idée était excellente comme soirée de divertissement, présentée avec brio par Benoît Poelvoorde, mais sans doute moins bonne comme outil de vulgarisation. Le profane en la matière n’en a rien retenu, si ce n’est qu’une immense mosaïque d’images où le troisième degré prenait le dessus, sans fil conducteur visible et sans référence scientifique affichée. La Nuit extraterrestre fait plutôt penser à un très long clip vidéo, pouvant être regardé à n’importe quel moment, un peu comme une chanson que l’on passe en boucle sur un lecteur CD. Ici l’on touche le cœur du sujet : l’ovni, dans l’œil des médias, est en fait un divertissement, se prêtant très bien au monde télévisuel. Souvenons-nous des émissions de Christophe Dechavanne, « Ciel Mon Mardi », dans les années 9O. Les producteurs l’avaient bien compris. Un grand nombre de ces émissions tardives ont présenté des débats sur la question des ovnis. En fait de débats il s’agissait plus de disputes entre invités et un animateur qui attisait la braise. Au final un brouhaha sans information claire. Jimmy Guieu en a fait les frais souvent, bien qu’il était – en dehors de son métier d’écrivain de science-fiction – l’un des premiers à avoir publié en France deux ouvrages remarquables dans les années 50 : Black-out sur les soucoupes volantes, et,  Les soucoupes volantes viennent d’un autre monde. Jean Cocteau avait écrit la préface du premier titre.

La presse écrite

La presse écrite traite de temps à autre du sujet ovni, hors d’une actualité conjoncturelle. Mais il faut constater que c’est souvent pour arriver à une réduction du dossier à sa plus simple expression. Prenons quelques exemples de « unes », caractéristique de cet état d’esprit :

–  Le Monde, journal de référence par excellence, publie en février 2006 dans son magazine Le Monde 2 « Les ovnis un mythe moderne », tout est dit dans le titre.
 
–  Le Monde, dans son édition quotidienne du 18 juillet 2005, sur quasiment deux pleines pages « Roswell, l’impossible rumeur », le ton est donné.

–  Le Figaro Magazine du 31 août 1996 « A la télévision, au cinéma, à la Nasa, dans les universités les extraterrestres envahissent l’Amérique ». L’article est orienté sur le folklore de la croyance des américains aux extraterrestres et à la déferlante d’Hollywood sur ce sujet, notamment avec Independence day.

–  L’Echo des Savanes en mars 1997 fait très fort « Ovnis 50 ans de conneries sur les extraterrestres », sans commentaire. Il y en a 20 pages sur cette tonalité, le film de Tim Burton, Mars Attacks, étant le prétexte à cet angle provocateur.

–  Technikart culture et société, dans son mensuel de décembre 2002, fait onze pages sur le sujet, dans le style underground « Aliens établissez le contact ». Le film Signes de Night Shyamalan est au centre du papier. La culture Alien devient ici très tendance, mais point d’approche factuelle du sujet, plutôt un survol du monde étrange de l’ufologie et des sectes soucoupistes.

–  VSD du 22 janvier 1997 ouvre sa une avec « Ovni les dossiers secrets du FBI ». Accroche prometteuse, mais s’avérant finalement vite dégonflée, où l’on apprend que désinformation, essais de prototypes US secrets et traque de l’ennemi communiste ont plutôt guidé le FBI dans les années 50/60, laissant loin derrière lui les vraies enquêtes ufologiques que l’on aurait pu imaginer.

–  Libération du 14 juillet 2009 met sur sa une la photo d’un extraterrestre, visiblement une figurine photographiée et floutée en gros plan, l’effet est très bon graphiquement. La légende dit « Caramba, encore raté…la vie extraterrestre reste introuvable. E.T. y es-tu ? ». Le papier se veut une analyse sociologique d’un mythe moderne.

–  Le Magazine L’essentiel de l’Info (sic) de mai 2009 titre « Ovni : on ne nous dit pas tout ! Révélations ». D’autres titres apparaissent sur la une « DSK peut-il revenir ? », « La chasse aux riches », « Chinois, main-basse sur les bars-tabacs »…. Le papier ovni est en fait une reprise adaptée du dossier de presse du CNES diffusé au moment de la mise en ligne des rapports déclassifiés du GEIPAN sur son site, en 2OO7. Le dossier de 12 pages sera intégralement reproduit avec la même maquette, format plus petit simplement, dans Info & Savoir N°1 Pour Tout Connaître (sic) de juin 2012. Le titre d’accroche est « Ovni le débarquement, le rapport secret de la Nasa », on trouve sur la une d’autres grandes enquêtes « Marilyn, Madonna le secret des blondes », « Conseils santé, mal de dos + régimes », « Tour Eiffel les secrets d’un exploit ». Rien de neuf dans le dossier ovni.

Les ovnis sont finalement un sujet trop dérangeant pour l’opinion et les médias ne veulent pas déranger ou froisser leur financeurs principaux (les annonceurs publicitaires), en frayant avec un sujet sulfureux. Les contrats pourraient être retirés. On peut donc traiter de ce dossier, la pluralité de la presse y gagne ainsi un alibi, mais uniquement pour bousculer ce vieux démon médiatique et bien dire que rien de très solide ne repose derrière. En parler n’engage à rien et ne fait de mal à personne !

Cette tendance ne recouvre pas toute la presse, mais bien 80 % quand même. Quelques médias essaient de temps à autre une objectivité remarquée ; c’est le cas de L’Express cité plus haut, au moment où le GEIPAN a rendu public ses archives. Le magazine a d’ailleurs mis en ligne, sur son propre site, des pages Internet complémentaires aux pages papier en vente en kiosque.

Le lien avec le pouvoir politique

Les annonceurs publicitaires qui font vivre les médias sont liés au monde de l’économie qui est en interaction forte avec les sphères du pouvoir politique. Donc, en raccourci, on peut dire que certains rouages de l’Etat pourraient avoir intérêt à bloquer les informations ovnis. Les scandales politico financiers, la destruction d’emplois, la montée de la crise, du chômage et de l’insécurité, bien qu’effrayant dans l’absolu, restent des sujets rationnels sur le fond. On peut disserter dessus. Le dossier ovni est plus éthéré dans son fondement, au premier abord.
La télé réalité et les émissions de jeu sont beaucoup plus anesthésiantes sur l’opinion. Certains pourraient souhaiter maintenir cet état de fait, pour une certaine paix publique relative. N’oublions pas ce que disaient les romains « Panem et circensens »  du pain et des jeux, expression qui résume ce que le peuple antique de Rome demandait à ses dirigeants.
De la Rome antique au XXIème siècle des choses paraissent ne pas avoir évolué.
Un seul contre-pouvoir semble se dessiner c’est l’Internet, mais comme il est facile de publier, que l’on soit un organisme, un média, un particulier, une association, un club, une institution, toute la fragilité du système repose sur la qualité et la vérification des sources et des informations. Le web donnerait plutôt dans la surinformation sur la question ovni, le copier-coller étant de mise. Il y a un énorme tri à faire, en privilégiant quelques sites qui donnent toutes leurs références sur la solidité et l’origine des informations et témoignages publiés, en restant très factuels.

Pour conclure on trouve une information objective sur le sujet ovni, au travers de certains titres de presse spécialisée vendus en kiosque, ou sur abonnement. Les rédacteurs en chef sont versés sur la question des ovnis et autres sujets connexes et s’entourent, au mieux qu’il soit possible, d’experts en la matière. Les dossiers et news publiés sont généralement étayés en amont, par un travail d’enquête et de compilation exposant thèses et antithèses, pour conserver une objectivé face à un champ informationnel où rien n’est jamais acquis définitivement. Malheureusement le nombre de titres spécialisés n’est pas toujours bien mis en place chez les marchands de journaux. On se souvient de la revue encyclopédique – fin des années 90 – Facteur X (traduction de l’édition anglaise X Factor, avec une équipe française rajoutant des papiers touchant l’actualité française). Certains kiosquiers classaient la revue en présentoir, au rayon des revues X pornographiques et érotiques, du fait de la présence de la lettre « X » dans son titre !!! C’est arrivé réellement à Lyon ! Venir acheter sa revue devenait une aventure.
 
Focus : quand la désinformation nous guette en matière d’ufologie !

La désinformation sur le dossier ovnis

Vladimir Volkoff écrivain français d’origine russe, définit la désinformation comme « une manipulation de l’opinion publique à des fins politiques avec une information traitée par des moyens détournés » (in Petite histoire de la désinformation, Monaco, Éditions du Roche 1999).

Celle-ci fait l’objet d’enseignements aux États-Unis et en Grande-Bretagne. L’articulation intellectuelle élaborée par Jean-François Tacheau (auteur d’un mémoire de DESS sur la guerre de l’information, à l’Institut Supérieur d’Affaires de Défenses, Université Paris II) et Vladimir Volkoff, est le plan idéal pour présenter cet outil d’analyse de la politique occidentale, sur la question des ovnis. Cette présentation est d’ailleurs également reprise dans l’ouvrage sous la direction d’Yves Sillard (ancien directeur du CNES, ancien secrétaire aux affaires scientifiques de l’OTAN et actuel directeur du GEIPAN), Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés, un défi à la science, Editions Le Cherche Midi, 2007.

Les quatre formes de la désinformation

La désinformation est une méthode de manipulation de l’opinion qui s’appuie sur tout type de moyen de communication, et qui consiste à présenter :
· une information fausse comme vraie,

· une partie d’information vraie comme une totalité indépendante et vraie pour elle-même,
· une partie d’information fausse comme une totalité indépendante et vraie pour elle-même,
· une information vraie comme fausse.

L’information une guerre d’influence

Il était indispensable, durant la guerre froide, de surveiller les fameux ovnis. Dans l’espace aérien américain, différentes procédures de collecte et de transmission des observations sont intégrées dans des dispositifs généralistes et en particulier sur les observations d’objets non identifiés. La principale procédure mise en place s’appelle le CIRVIS, mais dès octobre 1947, le général Schulgen, chef des renseignements de l’état-major de l’air au Pentagone, active la transmission des informations sur les ovnis à l’étranger et ordonne d’en garder le secret sous peine de violation des lois de l’espionnage.
Le système dépasse l’armée : une directive JANAP 146 oblige les militaires, mais aussi les commandants de bord de l’aviation civile et de la marine marchande, à rapporter leurs observations d’ovnis de toute urgence à certaines autorités, qui doivent elles-mêmes en rendre compte, notamment au Commandement opérationnel de l’air (maintenant NORAD) à Colorado Springs aux Etats-Unis. Cette extension suscite des protestations, surtout parmi les pilotes civils qui lancent une pétition en 1958. En 1959, le Canada adopte le CIRVIS qui couvre ainsi tout le continent nord-américain.

La guerre par l’information

Cette doctrine est élaborée dans l’après-guerre par le Conseil national de sécurité et le bureau de stratégie psychologique (Psychological Strategy Board), créé le 4 avril 1951 pour lutter contre l’influence communiste, puis par rapport aux ovnis. En 1952, Walter Smith, directeur de la CIA, fait savoir au bureau de stratégie psychologique qu’il transmet au Conseil national de sécurité une proposition de directive « concluant que les problèmes liés aux objets volants non identifiés paraissent avoir des implications en termes de guerre psychologique, aussi bien pour le renseignement que pour les opérations et propose de discuter, des possibles utilisations offensives ou défensives de ces phénomènes à des fins de guerre psychologique ».

Un prétendu désintérêt des États-Unis pour les ovnis signifierait aussi que les caractéristiques aéronautiques rapportées aux services adéquats depuis soixante ans à propos des ovnis, et toujours inaccessibles (vitesse, accélération, zigzags, immobilité silencieuse, disparition, furtivité), ainsi que celles faisant état de coupure électrique, d’arrêt des moteurs de voitures, de paralysie locomotrice des témoins lors d’observations rapprochées, n’auraient pas ouvert de voies de recherche. Ce serait étonnant dans un pays qui parie, depuis la seconde guerre mondiale, sur l’innovation technologique et scientifique pour se maintenir en position dominante.

Bibliographie et filmographie

Livres conseillés :

– Pierre Lagrange, La guerre des mondes a-t-elle eu lieu ?, Editions Robert Laffont, 2005
– Brigitte Henri (Commissaire divisionnaire des RG), Secrets, faut-il tout dire ? Faut-il tout révéler ?, First Editions, 2004
– François Parmentier, Ovni : 60 ans de désinformation, Editions du Rocher, 2004
– Ignacio Ramonet, Propagandes silencieuses, Editions Folio actuel, 2000
– Jean-Gabriel Greslé (Commandant), Exraterrestres secret d’Etat l’affaire Roswell, Editions Ramsay, 1997
– Jean-Pierre Troadec et Michel Dorier, Les O.V.N.I., Editions Presses Universitaires de France, collection Que Sais-Je ?, 1985 et 1992
– Ergon Kragel et Yves Couprie, Ovni enquête sur un secret d’Etats, Le Cherche Midi, 2010
– Nicolas Montigiani, préface de Jean-Jacques Vélasco Mensonges d’Etat Ovnis, Le Temps Présent, 2011
– François Bernard Huyghe, Faux, rumeurs et désinformation dans le cyberespace, IRIS, 2013
 
 
Documentaires TV/Vidéo conseillés :

– Dirk Pohlmann, Les ovnis de la guerre froide (2004), Arte 2005
– Stephane Allix, Enlevés, 13ème Rue, 2005
– Vincent Gielly, Le secret américain, France 2, 2001
– Jacques Baynac, Thema Sciences et ovnis, sur les traces d’une énigme, Arte 1996
– Jean-Pierre Dionnet et Erick Gilbert, Ovni tender de la réalité à la fiction, Canal +, 1987
– les frères Bogdanov, Ovnis vérités et illusions, France 2, 2012
– Alien Autopsy the real story of the men behind the film and how they made it, British Sky Broadcasting, 2006
– William Karel Opération Lune, Naïve Vision/CNC/INA, 2002
– Ovni 50 ans de déni, MEP Video et Ufo TV, 2011
– Jean-Teddy Filippe, Les documents interdits, La Sept/Arte, 1989
–  série de Jean-Robert Viallet, Manipulations une histoire française, France 5, 2012

Dauphiné Libéré de juillet 2013
Juin 2013 : un supposé crop circle fait la une près de Lyon, en fait une trace causée par le vent
Libération 14 juillet 2009, Caramba encore raté, la vie extraterrestre reste introuvable
L’ovni est un avion furtif

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