Publié le 19/04/2015
Les scientifiques ont examiné 100 000 galaxies à l’aide du satellite WISE de la NASA à la recherche de chaleur susceptible d’indiquer la présence d’une civilisation extraterrestre avancée. Alors que les scientifiques prétendent n’avoir jusqu’ici découvert aucun signe « évident » de civilisations extraterrestres, ils en ont tout de même découvert 50 avec un certain niveaux élevés de rayonnement et qui mériteraient des études plus approfondies.
L’étude a été publiée cette semaine dans « The Astrophysical Journal » ainsi que sur le site de « Penn State College of Science ». Les deux principaux scientifiques travaillent à la Pennsylvania State University.
Jason T. Wright ajoute : « A partir du moment où une civilisation avancée capable de se déplacer dans l’espace utilise des quantités importantes d’énergie émanant des étoiles pour alimenter des ordinateurs, des déplacements interstellaires, des communications ou des choses que nous ne pouvons imaginer, la thermodynamique fondamentale nous dit que cette énergie doit être transformée en radiations infrarouges moyennes. Cette même physique de base fait que votre ordinateur diffuse de la chaleur quand il est allumé… Nos résultats signifient qu’aucune des 100 000 galaxies que le satellite WISE peut observer avec suffisamment de détails est largement occupée par une civilisation extraterrestre utilisant une bonne partie de l’énergie provenant de la lumière des étoiles. C’est intéressant parce que ces galaxies ont des milliards d’années ce qui donne tout le temps à des civilisations extraterrestres de se développer, si elles existent. Soit elles n’existent pas, soit elles n’utilisent pas suffisamment d’énergie pour que nous les repérions ».
Jason Wright, professeur adjoint d’astronomie et d’astrophysique au Centre de Exoplanètes et mondes habitables à Penn State, a conçu et lancé la recherche. Wright dit : « L’idée derrière notre recherche est que, si une galaxie entière avait été colonisée par une civilisation puissances spatiales de pointe, l’énergie produite par les technologies de cette civilisation serait détectable dans l’infrarouge moyen [MIR] longueurs d’onde – exactement le rayonnement que le WISE satellite a été conçu pour détecter d’autres fins astronomiques ».
Certains analyseront ces déclarations comme une preuve de la non-existence d’une quelconque civilisation extraterrestre intelligente.
L’idée que des civilisations extraterrestres avancées pouvaient être détectées par des émissions d’ondes infrarouges avait été émise par le physicien Freeman Dyson en 1960.
Il avait indiqué : « S’il existe de gigantesques structures capables de collecter l’énergie à une échelle massive, celles-ci doivent nécessairement dissiper de l’énergie sous forme de rayonnement infrarouge, en vertu des lois de la thermodynamique. De la même manière que le font un radiateur, une chaudière ou panneau solaire. De telles émissions, si elles sont assez intenses, pourraient donc être détectées par un télescope infrarouge en orbite autour de la Terre… »
C’est ainsi qu’est née la fameuse théorie sur la « sphère de Dyson ». Selon Wikipédia, il s’agit d’une mégastructure hypothétique décrite en 1960 par le physicien et mathématicien américain Freeman Dyson, dans un court article publié dans la revue Science et intitulé Search for Artificial Stellar Sources of Infrared Radiation (« Recherche sur les sources stellaires artificielles de rayonnements infrarouges »). Cette structure d’astro-ingénierie consiste en une sphère de matière, artificielle et creuse, située autour d’une étoile et conçue pour en capturer presque toute l’énergie émise, pour une utilisation industrielle. Dyson nomme également cette structure « biosphère artificielle ». En savoir plus ICI.
L’Astronome russe Nikolai Kardashev a de son côté développé un système de classification des civilisations extraterrestres avancées en évoquant justement les civilisations de type III, répondant parfaitement aux critères de Wright.
L’échelle de Kardashev (Шкала Кардашева en russe, Kardashev scale en anglais), proposée en 1964 par l’astronome soviétique Nikolaï Kardashev, est une méthode théorique de classement des civilisations en fonction de leur niveau technologique et de leur consommation énergétique. Cette échelle a été largement adoptée par les chercheurs du projet SETI et les futurologues, bien que l’existence de civilisations extraterrestres reste encore hypothétique.
La classification hypothétique dite de l’échelle de Kardashev distingue trois stades d’évolution des civilisations selon le double critère de l’accès et de l’utilisation de l’énergie
Jason T. Wright serait, selon son étude, à la recherche d’une civilisation dite de « type III » qui a à sa disposition toute la puissance émise par la galaxie dans laquelle elle est située, soit près de 1×1036 W. Ce niveau de puissance disponible varie largement en fonction de la taille de chaque galaxie, et Kardashev le fixait à 4×1037 W en accord avec les données alors disponibles. Ce type surpasse le précédent par un facteur de dix milliards34. Il s’agirait des civilisations les plus anciennes. La théorie de la formation des éléments lourds démontre que des systèmes planétaires peuvent être aussi vieux que les plus anciens objets cosmiques observables d’après Kardashev39.
(Crédit: FantasyWallpapers.com/earthsky.org)
» Nos résultats mettent en évidence le fait que, sur les 100 000 galaxies analysées par WISE, aucune d’entre elles n’est largement peuplée par une civilisation extraterrestre qui aurait à sa disposition toute la puissance émise par la galaxie dans laquelle elle serait située… Soit aucune civilisation extraterrestre n’existe, soit ils n’utiliseraient pas encore assez d’énergie pour être détectables « , a dit Wright.
Notons qu’il est néanmoins possible que des civilisations avancées puissent utiliser des technologies que nous ne concevons pas. Ce qui expliquerait d’autant plus leur évolution au cœur d’un système que nous qualifierions d’écologique. Ils se seraient donc développés considérablement au point de maitriser les voyages dans l’espace et le temps, sans s’être autodétruits.
Karl Schroeder a lui aussi proposé un corollaire : « Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la nature. »
Dyson, âgé de 91 ans, a été interviewé suite aux récentes découvertes. Il avoue continuer à s’intéresser à la recherche d’une intelligence extraterrestre. Il explique n’être ni surpris, ni découragé par les résultats.
« Ce que nous imaginons au sujet des moyens utilisés par les aliens pour être détectables est toujours comme les histoires de chats noirs dans une pièce sombre, » dit Dyson.
« S’ils existent, ils sont susceptibles de se comporter de manière inimaginable pour notre cerveau humain. Les résultats de WISE montrent tout simplement que les aliens n’ont pas suivi la même trajectoire que nous. Cela est bon à savoir. Mais il reste encore une grande variété d’autres chemins exploitables. L’échec concernant cette piste ne signifie pas que nous devrions arrêter de chercher des extraterrestres »