« …l’astuce serait de présenter le projet de telle sorte qu’il semble objectif pour l’opinion publique, mais qu’à la communauté scientifique, il donne l’image d’un groupe de sceptiques faisant de son mieux pour être objectif, tout en ne se faisant aucune illusion sur l’idée de prouver l’existence des Ovnis » écrivait-il.
Les deux scientifiques à l’origine de la fuite de ce mémo, le docteur David Saunders et le Dr. Naurman Levine, furent virés par le Docteur Condon
De 1966 à 1968, le rapport Condon qui était une étude sur les Ovnis élaborés par l’université du Colorado sous la direction d’Edward Condon, physicien. Il a été initié à la demande de l’US Air Force.
Sa conclusion est que l’hypothèse extraterrestre n’est pas nécessaire pour rendre compte du phénomène des Ovnis.
Le rapport Condon reste encore aujourd’hui un document fondateur de l’approche sceptique du phénomène.
On constate dans ce rapport qu’environ 30% des cas étudiés n’ont pu être élucidés.
Conclusions
» Notre conclusion générale est que l’étude des Ovnis durant ces vingt et une dernières années n’a rien apporté à la connaissance scientifique. L’examen soigneux du dossier tel qu’il nous est disponible nous amène à conclure que d’autres études approfondies des Ovnis ne peuvent probablement pas se justifier par l’espoir qu’elles pourraient faire progresser la science « .
Le rapport Condon ne s’intéressait qu’aux canulars pour ainsi discréditer le phénomène.
Comme cas étonnant d’observations de masse, il y eut celles de Washington pendant les nuits des 19 et 26 juillet 1952 au-dessus de la ville.
A cette époque, les États-Unis font face à une vague d’observations d’ovnis sans précédent depuis avril 1952.
L’équipe du projet Blue Book est débordée par les témoignages arrivant de tout le pays. Le pic d’observations a lieu en juillet.
En juillet 1967, un enquêteur, membre du projet sur le Rapport Condon, est tombé par hasard sur un mémorandum rédigé l’année précédente, avant que l’université du Colorado ne signe le contrat proposé par les militaires. Signé de Robert Low, adjoint d’Edward Condon, et adressé aux deux co-doyen de l’université, Manning et Archer, ce document expliquait combien il serait facile de produire un semblant d’étude, aboutissant à des conclusions totalement négatives, sans que le public ne se doute de rien, et sans courir de risque. Voici une traduction d’un passage de ce mémorandum : » L’astuce consisterait, je pense, à présenter le projet de telle manière que, aux yeux du public, il semblerait être une étude totalement objective, tout en présentant, vis-à-vis de la communauté scientifique, l’image d’une équipe de septiques faisant de leur mieux pour être objectifs, mais n’ayant pratiquement aucune chance de trouver une soucoupe. «
A noter que des chercheurs intéressés par le phénomène Ovni tel que le Dr James Macdonald, de l’université d’Arizona) ont été exclus du projet sous prétexte qu’ils ne seraient pas neutres.
Page 915 du rapport : » Cette tâche de debunking entrainerait une réduction de l’intérêt du public pour les soucoupes volantes qui aujourd’hui suscitent une forte réaction psychologique. Ce travail d’éducation pourrait être accompli par les mass media comme la télévision, le cinéma, et des articles dans la presse populaire. Il serait fondé sur d’authentiques cas d’observations, surprenants au premier abord, mais pour lesquels des explications auraient finalement été trouvées… «
Page 915 du rapport :
Robertson n’évoquait rien moins que la nécessité de surveiller les groupes d’enquêteurs privés, » à cause de leur grande influence potentielle sur la façon de penser de la population, en cas d’observations massives « .
Edward Condon
C’était un physicien nucléaire américain, pionnier de la mécanique quantique, qui participa au développement du radar et des armes nucléaires pendant la Seconde Guerre mondiale.
Edward Condon fut l’un des physiciens dont la loyauté envers les États-Unis fut remise en cause par les membres du Congrès, dont Richard Nixon qui réclama la révocation de son attestation de sécurité à la fin des années 1940 et au début des années 1950. Le président ultra-patriotique de la House Un-American Activities Committee (HUAC, comité de la Chambre sur les activités anti-américaines), le Représentant John Parnell Thomas, l’appellera même » Docteur Condon, le maillon le plus faible » dans la sécurité américaine, voire le » chaînon manquant « .