Par Philippe SOLAL, Professeur agrégé de Philosophie.
Pour moi, c’est MAINTENANT que le travail initié avec l’équipe de l’ouvrage OVNIS et CONSCIENCE devient vraiment décisif. Avec les autres contributeurs, nous avons posé le cadre théorique (l’idéalisme) et c’est dans celui-ci que les vraies questions vont pouvoir être posées.
Voilà comment (personnellement) je me représente les choses :
1. Nous sommes parvenus au sommet d’un col, comme dirait Philippe Guillemant: il existe des mondes conscientiels reliés entre eux et formant comme la trame d’un immense cerveau cosmique (modèle neuronal).
2. Certains collectifs de conscience composant ces mondes sont capables de se connecter avec d’autres mondes conscientiels dont certains (comme nous) ignorent leur véritable nature et restent pris dans l’illusion du matérialisme.
3. L’histoire du phénomène montre que celui-ci utilise la grammaire de l’inconscient psychique pour s’exprimer. Comme l’a montré la psychanalyse cette grammaire est essentiellement métaphorique car la forme archaïque de la pensée est une pensée par images (et non par concepts).
4. L’inconscient utilise la métaphore comme système de brouillage aussi bien dans le rêve (masquer le contenu latent par rapport au contenu manifeste d’un désir, d’une intention) que dans le symptôme névrotique. Le symptôme est un déguisement qui fonctionne selon le principe du rébus. Mot d’esprit, calembour, humour, facétie, métonymie, déplacement, condensation d’images sont les principes directeurs du fonctionnement de l’inconscient.
5. Les consciences d’un monde conscientiel exogène X utilisent cette grammaire pour se manifester à nous, au sein de notre propre monde conscientiel (phénoménal): toute l’histoire du phénomène OVNI n’est qu’un jeu de métaphorisation strictement isomorphe au mode de fonctionnement de notre inconscient.
6. Là où la métaphorisation est la plus nettement active (et perceptible) est dans les rencontres rapprochées dites de haute étrangeté, qui ne s’adressent souvent qu’à un seul témoin (dès que celui-ci va chercher un autre témoin et demande aux « visiteurs » de l’attendre, ceux-ci disparaissent mystérieusement comme par enchantement). Dans ces cas-là, la rencontre s’adresse spécifiquement à lui.
7. Voilà un second sommet atteint, après le passage du matérialisme à l’idéalisme. L’interface entre un monde conscientiel exogène et le nôtre serait l’inconscient psychique comme Jean-Jacques Jaillat l’a conjecturé dans un texte brillant de l’ouvrage OVNIS et CONSCIENCE.
Une illustration saisissante de cette approche me paraît être donnée par le témoignage de Pierre Monnet le « premier contacté français ». La dimension onirique du récit saute aux yeux. Dans les conditions difficiles d’une émission parodique de Dechavanne et sous les moqueries, son récit confirme pleinement à mon avis la thèse de Jean-Jacques Jaillat selon laquelle le phénomène utilise la grammaire de l’inconscient pour se manifester à la conscience du témoin.
(voir à partir de 3:19)