Ovnis en Antarctique : « Il a fallu contrer la censure militaire »

 
 
Dans l’étude du dossier des ovnis, l’Antarctique apparaît souvent comme un territoire où rien ne se passe, en termes d’observations. Le continent blanc est peu habité, on y trouve plutôt des militaires et des scientifiques en missions officielles.
 
Le manque d’informations ufologiques sur l’Antarctique vient d’être comblé. Le professeur argentin Rubén Morales (1) vient de publier un ouvrage scientifique « Los ovnis de la Antardida » (Les ovnis de l’Antarctique, non publié en France) qui éclaire d’un jour nouveau la réalité du dossier ovni, au pôle sud. Des observations ont lieu même dans les contrées où il n’y a pas d’habitat humain constant. Ceci prouve que notre globe est bien la cible d’incursions régulières exogènes.
 
 
Le livre Les OVNI en Antarctique, lève pour la première fois le voile couvrant les rapports officiels documentés sur les ovnis, dans cette région reculée de la pointe sud de l’Argentine (2). Des documents déclassifiés de première main y sont révélés. Après une dizaine d’années de recherches, le Professeur Rubén Morales expose ses réflexions et découvertes sur 350 pages dans son ouvrage, couvrant la période de 1949 à 1973. Il souligne : « un des plus grands défis de la communication politique pour un gouvernement serait d’informer les citoyens sur le fait que les ovnis existent et ne qu’ils ne sont pas d’origine terrestre. Les révélations de la marine, les 6 et 7 Juillet 1965, relatives aux ovnis observés en Antarctique (Argentine) ont été les grandes lignes d’un tel défi communicationnel (3). Il a en effet déclenché un formidable phénomène de multiplication journalistique, avec un impact en cascade sur l’opinion publique ».
 
Le Professeur Morales a accepté de répondre à nos questions.
 
  • L’opération Highjump, (Programme naval des États-Unis de développement en Antarctique, 1946-47 – ) était une opération américaine organisée par l’amiral  Richard Byrd en Antarctique. Elle fut lancée le 26 août 1946 et dura jusqu’en 1947. Cet impressionnant déploiement de forces fit appel à 5 000 hommes, 13 navires et 26 avions. Elle est souvent rattachée aux ovnis, notamment aux essais secrets allemands d’engins discoïdaux, réalisés durant la seconde guerre mondiale, les prototypes Haunebu ou disques Vril. L’avez étudiée ?
 
  • Cette question est au cœur de ma spécialité professionnelle, la communication politique! L’Opération Highjump, ainsi que les suivantes Deep Freeze des Etats-Unis et l’Opération Tabarin d’Angleterre, ont été développés toutes pendant et après la seconde guerre mondiale, avec l’objectif principal d’établir des bases scientifiques et militaires permanentes en l’Antarctique. Ceci en raison de son importance stratégique dans l’hémisphère sud. Dans le cadre de ces actions on a fait des fortes opérations de presse et de propagande, visant à inculquer la rumeur que les nazis étaient installés dans l’Antarctique, comme une excuse pour l’invasion massive du continent blanc réalisée par les vainqueurs. Cette prise de possession des terres du pôle Sud a commencé au cours de la seconde guerre mondiale. Ces histoires au sujet des ovnis nazis dans l’Antarctique font partie de cette vieille propagande que les ufologues répètent sans le savoir. L’escalade militaire dans l’Antarctique se termine par le Traité sur l’Antarctique de 1959, empêchant une nouvelle guerre mondiale par les prétentions territoriales dans le sixième continent.
  • La recension des cas ovni relevé en Antarctique s’arrête à 1973 dans votre ouvrage, cela signifie qu’après il n’y a plus de cas ovni signalés ?
  • Le livre ne prétend pas être un inventaire exhaustif de cas. En fait, il comprend seulement un échantillon de rapport émanant de bases scientifiques et militaires qui ont échappé à la censure officielle. Il y a beaucoup d’autres observations qui attendent toujours d’être étudiés et publiés.
  • Quelles ont été vos sources ?
  • Il s’agit principalement de récits originaux, provenant de documents déclassifiés et d’archives officielles, attestés par des scientifiques et des militaires argentins, chiliens et britanniques. Ils travaillaient ou vivaient en Antarctique au moment des faits. Ces matériaux n’avaient jamais été rassemblés à ce jour.
 
  • En tant que chercheur estimez-vous que les ovnis soient la manifestation d’une présence extraterrestre ou bien vous orientez-vous vers d’autres hypothèses ?
 
  • Je recherche sans hypothèse. Actuellement plus qu’une hypothèse extraterrestre il y a un vrai mythe extraterrestre qui touche le public et les ufologues. Seuls certains, comme Jacques Vallée, n’hésitent pas à concevoir d’autres modèles de théorisations. Je pense que limiter notre pensée au mythe extraterrestre est mettre un faux obstacle au développement de l’ufologie. De fait cette posture donne prise aux opérations de propagande qui fonctionnent toujours autour de ce mythe. Pour aller plus loin, nous avons besoin de nous éloigner du mythe extraterrestre établi, pour commencer à penser librement.
 
  • Pouvez-vous nous citer un cas typique touchant l’Antarctique ?
 
  • Il y a les cas de la base navale scientifique des Iles Orcades, datant de 1961 et 1965. Une nuit de l’hiver 61, la mer était gelée empêchant tout navire d’approcher, les membres de la base voient une lueur comme un phare de voiture. L’objet fluctue dans son mouvement. Un signal d’alerte est lancé sans qu’aucun signe ne vienne de la lumière énigmatique qui poursuit sa route. L’observation est retranscrite dans le journal de la base par son commandant. En 1965 la quasi-totalité du personnel de la base voit quatre lumières, formant un trapèze. Elles sont suivies aux jumelles militaires et au théodolite. Des flashs se mettent à pulser en direction des hommes. La montagne se trouve totalement éclairée. On a parlé de « caravane cosmique ».

 

Jean-Pierre TROADEC
 
 
(1)   Le Professeur Rubén Morales est universitaire. Il  est psychologue social et enseigne la communication politique à l’Université du Salvador à Buenos Aires en Argentine. Il a également certifié marketing politique. Le professeur Ruben Morales a reçu à deux reprises le prix «Almirante Irizar» pour ses écrits,  sur les questions relatives à l’Antarctique. Il coordonne un Café Ufologique en Argentine, rassemblant tous les mois des spécialistes sur les ovnis autour d’une conférence. Il est membre de l’Académie d’Ufologie en France.
(2)   En 2011 une commission officielle d’étude des ovnis est créée par l’armée de l’air argentine, la CEFA.
(3) Une série d’observations spectaculaires intervient, notamment sur la base navale de la marine argentine de « Decepcion », dans l’archipel des Shetland du sud. Le 3 juillet 1965 dix-sept personnes (membres du détachement et militaires) voient un objet lumineux évoluant dans le ciel. C’est une lumière d’apparence solide, lenticulaire, éclairée sur sa partie centrale, de couleurs jaune, vert, orange et bleu. Sa taille apparente est estimée à 80 mètres. L’observation dure près d’une heure. Le même jour un autre détachement chilien, au sud-ouest de l’Argentine, détecte également des mouvements d’objets non identifiés. Un commandant du Ministère de la défense déclare : «c’était quelque chose de réel, un objet qui s’est déplacé à une vitesse étonnante, a manœuvré rapidement et a dégagé un éclat vert bleu. Il a également causé de l’interférence dans l’appareil électromagnétique d’une base de l’Argentine qui est en face, sur une petite île voisine ». La CIA émet un rapport : « Argentina antarctic flying saucers ».

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