Méridien, mètre et monde moderne
La Méridienne de France a été remesurée entre 1792 et 1798 par Jean-Baptiste Joseph Delambre et Pierre Méchain de l’observatoire de Paris pour servir de base à la détermination de la longueur exacte du mètre en 1799. Le 26 mars 1791, l’Assemblée (La Constituante) décrète : « Considérant que, pour parvenir à établir l’uniformité des poids et mesures, il est nécessaire de fixer une unité de mesure naturelle et invariable et que le seul moyen d’étendre cette uniformité aux nations étrangères et de les engager à convenir d’un système de mesure est de choisir une unité qui ne renferme rien d’arbitraire ni de particulier à la situation d’aucun peuple sur le globe… adopte la grandeur du quart du méridien terrestre pour base du nouveau système de mesures qui sera décimal ; les opérations nécessaires pour déterminer cette base, notamment la mesure d’un arc de méridien depuis Dunkerque jusqu’à Barcelone seront incessamment exécutées ». Jean-Baptiste Joseph Delambre (1749-1822) et Pierre Méchain (1744-1804) vont donc se charger de la mesure de l’arc du méridien par triangulation, méthode inventée par le hollandais Willebrord Snellius (1580-1626) au début du XVIIème siècle : il suffit de jalonner le méridien par un réseau de points constituant des triangles juxtaposés, deux triangles successifs ayant un côté commun, et de déterminer uniquement par des visées les angles de ces triangles. Cette vaste entreprise scientifique suscite néanmoins quelques critiques : d’une part l’arc effectivement mesuré ne représente qu’un dixième environ du quart du méridien, et il faut extrapoler pour connaître la longueur totale, et d’autre part, la même mesure a déjà été faite en 1701, puis en 1739 par Cassini, père et fils. C’est la question qui avait été posée par Louis XVI le 19 juin 1791 (la veille du jour de la fuite à Varennes) aux académiciens. Cassini répond que son père et son aïeul se sont servis d’instruments qui ne donnaient la mesure des angles qu’à quinze secondes près alors que le nouvel instrument inventé par Borda donne une précision d’une seconde. Le mètre étalon actuel est donc une fraction de cette méridienne terrestre. Ce fait est tout à fait remarquable, car le mètre (ainsi que ses multiples et notamment le kilomètre) représente en quelque sorte un des fondements essentiels de notre civilisation scientifique et technique moderne. Grâce à lui, nous avons pu construire nos routes et nos édifices modernes. Autre particularité remarquable, la méridienne de France semble couper notre pays en deux parties égales comme si elle représentait un axe virtuel autour duquel s’organisait notre nation. Ce dernier fait n’est sans doute pas une coïncidence. Il nous paraît en tout cas utile de le noter et de le méditer. Méridien (meri-dies, milieu du jour), Milieu, Médian, Midi, Mètre, Montagne, nous pensons que tous ces termes commençant par « M » sont étroitement liés les uns aux autres.
Source :
Daniel Robin, Président de l’Association Ovnis Investigation et du site web Les Confins