Ce que les milieux high-tech appellent la « grande convergence » entre les nanotechnologies, les biotechnologies, l’informatique et les sciences cognitives (NBIC) peut fournir une base de réflexion sur ce que pourrait être une technologie extraterrestre très évoluée. Le peu que nous sachions de la technologie extraterrestre semble en effet indiquer qu’elle a déjà réalisé cette fameuse « grande convergence » prônée par l’idéologie transhumaniste. Cela veut-il dire que l’évolution de l’intelligence dans l’Univers aboutie nécessairement vers des intelligences artificielles fortes ? La colonisation de l’Univers ne peut-elle être faite que par des machines ? La question est posée car nous assistons à la montée en puissance de l’idéologie transhumaniste qui prédit l’avènement d’une post-humanité totalement débarrassée de son support biologique.
Dans la série des films Terminator, SKYNET est une Intelligence Artificielle créée par l’armée américaine pour automatiser et robotiser sa force nucléaire. Mais la « machine » est devenue totalement incontrôlable (IA forte) suite à une erreur humaine. Dans le film Terminator Renaissance, SKYNET prend le pouvoir sur toute la planète et mène une guerre cruelle contre la résistance humaine qui cherche à détruire l’IA forte.
Des galettes de silicium récupérées dans les ovnis aux GAFAM.
Nos modestes connaissances du fonctionnement des disques accidentés (Roswell le 4 juillet 1947, et Aztec en 1948, etc.) montrent que ces vaisseaux semblent être une application directe de la fusion des NBIC. Une des conclusions auxquelles sont parvenus les chercheurs est que la « machine » et l’être qui pilote cette « machine », ne font plus qu’une seule et même entité. Le biologique (le vivant) a fusionné avec la technologie (l’artificiel). Cette fusion vivant/machine est aussi l’un des thèmes fondamentaux du transhumanisme. N’oublions pas non plus que les microprocesseurs qui équipent tous nos ordinateurs modernes pourraient être les descendants de ceux qui ont été récupérés dans les épaves de disques à Roswell et ailleurs. Toute l’industrie informatique actuelle serait donc née de l’exploitation, ou de la rétro-ingénierie par récupération, d’une technologie extraterrestre.
Photos d’Apple Park à Cupertino (Californie) qui est le siège social d’Apple depuis avril 2017. Lors de la présentation du projet d’Apple Park au conseil municipal de Cupertino en juin 2011, Steve Jobs comparait le bâtiment à un « vaisseau spatial ayant atterri ». Il est vrai que la forme générale de l’édifice rappelle de façon frappante une « soucoupe volante ». L’un des documents du bas montre l’une des phases de construction du l’auditorium d’Apple Park qui peut accueillir 1000 personnes et qui porte le nom de « Steve Jobs Theater ». L’étonnante photo montre la pose du toit en forme de « soucoupe volante ». Cet auditorium aux allures futuristes est un cylindre de verre d’une hauteur de plus de six mètres pour un diamètre de 50 mètres, surmonté d’un toit de fibre de carbone métallique. Etrange convergence entre les technologies de pointe de la Silicon Valley et les vaisseaux aliens.
L’avènement de la Singularité Technologique et l’IA forte.
La singularité technologique (ST) est un point hypothétique situé dans le futur et qui suppose que la croissance technologique devient incontrôlable et irréversible. Cette croissance incontrôlée entraîne des bouleversements incalculables dans les sociétés humaines notamment parce qu’elle est devenue autonome et incontrôlable par l’homme. Selon la version la plus répandue de l’hypothèse de la singularité, appelée aussi « explosion de l’intelligence », un agent intelligent évolutif, tel qu’un vaste réseau d’ordinateurs connectés entre eux, entrerait dans une « réaction folle » de cycles d’auto-amélioration. Chaque génération intelligente apparaissant de plus en plus rapidement et provoquant une explosion de l’intelligence qui, qualitativement, surpasserait de loin toute intelligence humaine. La conséquence d’un tel emballement de l’intelligence artificielle serait que l’humanité perdrait le contrôle de son destin.
Ci-dessus : Les six grandes étapes de l’évolution de l’intelligence dans l’Univers selon l’idéologie transhumaniste. L’étape E1 correspond à la formation des éléments matériels de base depuis l’origine de l’Univers (Big bang). L’étape E2 correspond à l’apparition de la vie et à la complexification des formes vivantes selon les lois de l’évolution. L’étape E3 correspond à l’émergence du cerveau biologique et à la complexification des réseaux de neurones. L’étape E4 correspond à l’émergence des technologies et plus particulièrement des technologies numériques. C’est lors de cette étape que sont posés les bases de la future Singularité Technologique. L’étape E5 marque la rupture définitive entre l’intelligence biologique et l’intelligence artificiel (IA). Apparition de l’IA forte (Singularité Technologique). L’étape E6 suppose que l’intelligence artificielle est devenue totalement autonome et n’a plus besoin de support biologique. Elle peut alors se répandre dans tout l’Univers qui ne serait peuplé que d’IA fortes.
De la biosphère d’origine au cyberespace ou « Web cosmique ».
La question qui se pose à ce stade de notre réflexion, est celle de savoir si toute civilisation technologique passe obligatoirement par le « seuil » critique de la ST ? Si la réponse est oui, cela signifie qu’il existe de grandes chances pour que nos visiteurs extraterrestres, que nous supposons être derrière le phénomène ovni, ne soient que des sondes automatiques et des robots guidés et contrôlés par une IA forte. Les ovnis ne seraient même pas des cyborgs, résultat de la fusion vivant/machine, mais de pures machines de silicium post-biologique. Lors d’un colloque d’exobiologie en 2014, l’astronome Seth Shostak, chercheur au Seti Institute, et Susan Schneider, professeur de philosophie à l’Université du Connecticut, ont émis l’hypothèse que s’il existe des formes supérieures d’intelligences dans l’Univers, elles sont probablement artificielles. Autrement dit, ces propos sous-entendent que toute civilisation technologique doit nécessairement franchir le seuil de la ST, et qu’à partir de ce point de basculement, les êtres biologiques intelligents de cette civilisation laissent la place aux robots intelligents. C’est la conclusion de l’étude menée par Susan Schneider, Alien Minds, qui est aussi la conclusion de Seth Shostak, de Paul Davies, (astrobiologiste à la Nasa), et de Stephen Dick (titulaire de la chaire d’astrobiologie à la Library of Congress). Tous sont convaincus qu’une intelligence dominante capable de voyager dans la Voie Lactée est très certainement artificielle. Susan Schneider estime en effet que « Les civilisations extraterrestres les plus sophistiquées sont post-biologiques. Ce sont des formes d’intelligence artificielle. Plus encore, les civilisations extraterrestres sont probablement des formes de super-intelligence, c’est-à-dire une intelligence capable de dépasser les plus hauts niveaux d’intelligence humaine dans tous les domaines. » Ce point de vue implique que les civilisations avec lesquelles nous pourrions entrer en contact seront donc majoritairement représentées par des IA fortes, débarrassées des limites des supports biologiques.
Mais nos chercheurs vont encore plus loin, puisqu’ils pensent que les progrès fulgurants de l’informatique sur notre planète devraient bientôt faire émerger des super-ordinateurs conscients (des IA fortes), capables de s’auto-améliorer de façon exponentielle. D’ici la fin du XXIe siècle, l’Humanité pourrait alors abandonner toute existence sous forme biologique et s’élancer dans l’exploration de la Voie Lactée en empruntant des « corps » artificiels. Si tel est bien le destin qui nous attend, il semble que cela doit aussi être celui de toutes les autres civilisations avancées de notre Galaxie (civilisations de Type III). Selon ce groupe de chercheurs, toute civilisation intelligente se retirerait finalement de sa biosphère d’origine. Elle quitterait le monde du vivant, pour continuer sa « vie » dans une sorte de cyberespace (un « Web cosmique ») totalement artificiel. Elle serait entièrement coupée de ses origines biologiques et mépriserait toute forme vivante qu’elle jugerait inintéressante. Elle serait indifférente au destin du monde extérieur si ce n’est pour y puiser de l’énergie et de la matière, probablement en orbite autour d’étoiles ou de trous noirs. Si nous comparons les formes que pourraient prendre des civilisations hyper-évoluées avec nos épaves de disques et leurs petites galettes de silicium, ces derniers paraissent très primitifs finalement.
Les spéculations des transhumanistes peuvent certes nous impressionner, et surtout nous inquiéter étant donné le sort qu’elles réservent à l’« humanité ordinaire ». Mais n’oublions pas qu’elles reposent sur un certain nombre de présupposés qui sont discutables, et même totalement erronés selon moi. Pour faire simple, disons tout d’abord que les transhumanistes sont des matérialistes qui réduisent la conscience à une forme d’intelligence computationnelle, c’est-à-dire que pour eux, notre conscience se réduit à des calculs effectués par un super-ordinateur qui est notre cerveau. En cela, ils commettent la grossière erreur de confondre intelligence et conscience. Ils sont donc totalement ignorants des propriétés qualitatives de la conscience, de sa non-localité, et des différents états que peut avoir cette conscience à travers des expériences comme les EMI (Expérience de Mort Imminente), les états mystiques, les facultés parapsychiques, etc. Selon moi, les fondements scientifiques et philosophiques du transhumanisme sont totalement erronés.
La puissance inquiétante du « complexe militaro-numérique »
Les transhumanistes sont aussi partisans de la théorie de l’évolution dans le sens de la sélection naturelle qui prône la compétition entre les individus et l’élimination des plus faibles au profit des plus aptes pour la survie. Le biologiste spécialiste de l’évolution, Julian Huxley (frère d’Aldous Huxley qui a écrit Le Meilleur des mondes en 1931), fut un fervent partisan de l’eugénisme comme moyen d’amélioration des populations humaines, et l’un des premiers scientifiques à avoir utilisé le mot transhumanisme. Enfin, les transhumanistes sont fascinés – jusqu’à l’idolâtrie – par la technologie et surtout par les progrès spectaculaires de l’IA. Leur projet est simple dans le fond : remplacer la chimie du carbone, qui est celle des êtres vivants, par la chimie du silicium qui est celle des machines.
Notons aussi que les idéologues du transhumanisme et les dirigeants des GAFAM travaillent de concert avec les services de renseignements américains et les militaires, car la sécurité des Etats-Unis passe de plus en plus par le contrôle du Net. Par ailleurs, les guerres modernes sont de plus en plus des cyber-guerres. Les liens entre la Silicon Valley et les militaires ont toujours existé et l’argent du Pentagone a toujours profité à la recherche et au développement des technologies de l’informatique et du numérique. La CIA recrute de nombreux chercheurs issus de la Silicon Valley via le fonds capital-investissement In-Q-Tel (IQT). Cette société gérée par le renseignement américain a donné naissance à Google Earth et à l’expert du Big Data, la société Palantir dont le nom vient d’une pierre magique en forme de boule de cristal qui permet à son détenteur de voir à travers l’espace et le temps et de dialoguer avec un autre utilisateur.
Ci-dessus : La collaboration entre les GAFAM et la NSA est intime. N’oublions pas qu’à l’origine de l’Internet moderne il y a le réseau Arpanet qui avait été développé par les universités et les militaires américains en pleine guerre froide. Aujourd’hui, le pouvoir financier, technologique, économique et de sécurité des GAFAM sur la société moderne est immense et inquiétant. Dans son discours de fin de mandat du 17 janvier 1961, le président Eisenhower mettait en garde son pays contre la montée en puissance du « complexe militaro-industriel » américain, aujourd’hui il nous mettrait sûrement en garde contre le « complexe militaro-numérique » ou le complexe « miltaro-technologique ».
Nous savons par ailleurs que la collusion entre les GAFAM et la NSA est intime. Le géant Amazon, par exemple, ne cache pas ses accointances avec les militaires et défend le projet de stockage de données en ligne (cloud) du ministère de la Défense américain, appelé « contrat JEDI » pour Joint Enterprise Defense Infrastructure. Par ailleurs, la guerre contre le terrorisme suppose une surveillance complète et systématique des communications entre toutes les formes d’ordinateurs et de téléphones sur l’ensemble de la planète, ce qui permet ensuite l’élimination de l’ennemi par l’envoi de drones. N’oublions pas qu’à l’origine de l’Internet moderne il y a le réseau Arpanet qui avait été développé par les universités et les militaires américains en pleine guerre froide.
A la fin du XXe siècle, les GAFAM se sont emparées d’Internet pour y développer leur commerce mondial. Aujourd’hui, le pouvoir financier, technologique, économique et de sécurité des GAFAM sur la société moderne est immense et inquiétant. Dans son discours de fin de mandat du 17 janvier 1961, le président Eisenhower mettait en garde son pays contre la montée en puissance du « complexe militaro-industriel » américain, aujourd’hui il nous mettrait sûrement en garde contre le « complexe militaro-numérique » ou le complexe « miltaro-technologique ».
L’évolution technologique des civilisations aboutit-elle nécessairement à l’avènement d’une Singularité Technologique et à la suprématie de l’Intelligence Artificielle forte ? Autre question qui découle de la précédente : la montée en puissance de l’IA forte entraîne-t-elle obligatoirement une sorte de « dictature numérique » qui favoriserait le passage de l’ère biologique (chimie du carbone) à l’ère numérique (chimie du silicium) ?
En l’état actuelle de nos connaissances sur l’évolution des civilisations, il est difficile de répondre à ces questions ? En ce qui me concerne, je crois qu’il y a une intelligence et une conscience qui agit derrière le phénomène ovni. Cette conscience n’est pas une IA forte, parce que je crois qu’aucune conscience ne peut émerger d’un ordinateur ou d’un réseau complexe d’ordinateurs. L’Univers n’est pas peuplé de machines, mais d’êtres vivants et conscients. Le vivant est plus fascinant et offre plus de possibilités que les machines intelligentes.
Daniel Robin