Regards croisés d’une juriste, d’une sociologue et d’un psychologue

 
Publié le 10/11/2017 | Sylvie JOUBERT, Perrine BARTHOMEUF et Nicolas DUMONT
 
Introduction de Michel Ribardière :
 
L’ovniologie, également appelée ufologie, étudie les manifestations d’objets volants non identifiés. Cette jeune discipline, en quête de crédibilité, ne laisse pas indifférents certains universitaires et chercheurs des sciences exactes, humaines et sociales. Si la physique, les mathématiques, la biologie et de nombreuses autres disciplines scientifiques sont couramment sollicitées en vue d’analyser des manifestations, les dimensions sociétales et psychologiques sont parmi les cadres de recherche les plus féconds.

À l’occasion d’une conférence qui se déroulait en septembre 2017 au palais des congrès de Dijon, il me fut confié la responsabilité d’animer une table ronde réunissant un trio de spécialistes en la matière : la juriste Perrine Barthomeuf, la sociologue Sylvie Joubert et le psychologue Nicolas Dumont. Tous trois s’exprimèrent sur ce qu’implique un « contact humain-extraterrestre « , au regard de leurs disciplines respectives. Le lecteur constatera que, si leurs angles de vue diffèrent, leurs approches du « contact » s’avèrent de ce fait particulièrement complémentaires.

D’une part, de telles expertises montrent que l’ufologie ne peut se passer de la pluridisciplinarité, c’est à dire de l’entraide cognitive entre sociologie-droit-psychologie (notamment). D’autre part, l’intérêt que lui portent nos chercheurs, ceux-ci et bien d’autres en tous lieux de la planète, confirme non seulement l’attrait de nos sociétés pour le thème de l’UFO-contact, mais aussi le rôle non négligeable que joue l’ufologie dans l’évolution du savoir actuel. Cette évolution du savoir est nommée par certains « changement de paradigme », or, à bien écouter nos trois intervenants, le lecteur conviendra avec moi que c’est bien de cela dont il s’agit !
Il n’est pas exceptionnel pour un ovniologue de traiter un tel sujet, c’est même son pain quotidien, mais la rencontre entre trois disciplines comme la sociologie, le droit et la psychologie offre des perspectives enrichissantes, ainsi que vous allez le constater.

Dans les synthèses ci-dessous, nous verrons comment ces spécialistes intègrent le sujet du « contact humain-extraterrestre » dans leurs disciplines, mais également sous quelles conditions et méthodes.  Leurs interventions mettent l’accent sur la nécessité de penser une  nouvelle exploration, où adaptation et créativité deviennent des incontournables. Il n’y a pas de route déjà tracée, à peine un sillon que de rares chercheurs envisagent dans un regard prometteur. Le chemin reste mystérieux et il nous faut défricher en avançant. Toutes les disciplines sont donc bienvenues pour cette tâche.

 
 
VOLET SOCIOLOGIQUE / Sylvie Joubert : Faire coexister plusieurs disciplines autour d’un même sujet est le pari de cet article, offrant au lecteur divers angles de vue. Si le terme « humain » est clair et sans équivoque pour le sociologue, parce que son métier consiste justement à étudier le comportement de l’Homme en tous lieux de la planète, il n’en va pas de même du mot « extraterrestre ». Ce mot souffre d’imprécision pour le spécialiste en sciences sociales ou humaines, si bien que l’extraterrestre relève plus pour lui de l’imaginaire populaire, que de la réalité des faits. Ainsi, avant de parler de « contact », la première question à se poser sera : à quoi (à qui) renvoie exactement le mot « extraterrestre » ? En d’autres termes, le fameux contact se fait entre un humain et… « quoi » ou « qui » ? La question est essentielle et mérite toute notre attention, d’ailleurs nous allons voir que les choses sont plus complexes qu’il n’y paraît, dans la mesure où ce mot nous conduit bien au-delà du seul thème des OVNI(s) et E.T.       
 
  • Un impératif sociologique : définir le mot ‘extraterrestre’ Le mot extra-terrestre contient « extérieur à », idem pour le mot intra-terrestre évoquant un « intérieur à ». Les sciences sociales savent étudier le contact entre deux peuples, deux tribus ou civilisations, mais elles sont désemparées si l’une des parties est dite « extra » ou « intra » terrestre. Dans une telle situation, le chercheur se retrouve un peu comme la célèbre poule perplexe devant un couteau ! Qu’en faire ? A mon sens, il faut en premier lieu apporter de la densité, des contours et de l’identité à l’« extraterrestre », afin que l’idée du contact fasse sens concrètement. Par tous les moyens possibles, il serait judicieux de donner de la consistance à ces « êtres-présences » qui ne sont pas tout à fait comme nous, mais qui existent bel et bien. Rappelons que les parasciences en ont déjà identifié diverses formes. Quelles sont ces formes ? – C’est en premier lieu l’E.T. venant d’une autre planète ou galaxie, celui-là même que des millions de témoins décrivent comme des petits ou grands gris, des grands blonds, des humanoïdes, des insectoïdes, des reptiliens, des êtres bleus, verts, très évolués ou non, etc. La panoplie de ces présences constatées à l’échelle internationale est surprenante et les témoignages ne sont pas si rares que cela, sans parler des cas d’abductions. Il arrive que ces êtres contrôlent la matière, certains disparaissant soudainement au même titre que leurs étranges et polymorphes vaisseaux. Notons que ces extraterrestres en question laissent à l’occasion des traces au sol ou bien visuelles, tandis que d’autres déposent leur signature évanescente devant les yeux de radaristes stupéfaits. – Mais ces formes « extra-intra-terrestres » surgissent aussi par l’entremise de ces présences ne possédant pas la même physicalité que nous, et que l’on range dans la grande malle du « paranormal ». Ici aussi, les traces laissées sont nombreuses sur nos appareils photo, nos vidéos ou nos enregistreurs… Parfois même, nos corps et nos esprits ! Je veux parler de ces manifestations que nous nommons esprits défunts (fantômes), esprits de la nature (élémentaux), êtres spirituels ou de Lumière, guides, voire ce que l’Orient nomme Devas et l’Occident Anges ou Archanges, etc. Nous avons là diverses présences étranges et manifestations, laissant penser que nous vivons en situation de coprésence avec celles-ci. Ce sont ces présences diverses que j’appelle depuis de longues années « Les Autres », en référence au film de Alejandro Amenábar sorti en 2001 avec Nicole Kidmann, où dans ce long métrage des présences cohabitent dans un même espace sans en avoir une claire conscience, parfois même en se faisant peur l’une l’autre. Toutefois, à partir du moment où ces « Autres » laissent des traces numériques, chimiques, visuelles ou sonores, alors celles-ci se transforment en faits de sciences (exactes autant qu’humaines), elles entrent alors dans l’espace du savoir, de l’analyse et de la raison. Évidemment, le sociologue peut continuer de nier ces traces de présences devenus faits, mais il commet à cet instant précis une erreur intellectuelle de l’ordre de l’irrationalité, c’est-à-dire du comportement en dehors du cadre de la raison.
 
  • Le contact a déjà lieu et opère dans un univers de forme Ces « Autres extra-intra-terrestres » ne possédant pas tout à fait notre corps de chair, ne sont donc pas seulement les petits hommes verts du cinéma ou de la littérature, ce ne sont pas uniquement les visiteurs arrivant des confins d’une autre galaxie par une porte des étoiles… Ce sont TOUTES ces présences avec lesquelles nous vivons en situation de Coprésence [Ed le Temps Présent, 2015]. Comment savons-nous qu’elles sont là ? Nous prenons conscience de leurs présences par différents moyens : il y a le moyen sensoriel (apparition, sensation physique mobilisant un ou plusieurs sens) ou bien extrasensoriel (clair-audience, clair-ressenti, vision, rêves, contact télépathique, etc.). Il y a également les moyens techniques (vidéo, audio, photo, radar, etc.) permettant d’en capter quelques traces évanescentes, et c’est ce que j’expérimente depuis des années, notamment par ce qu’on appelle la Transcommunication Instrumentale audio et vidéo (TCI). On commence donc à comprendre que parler d’extraterrestres n’est pas aussi simple qu’il y paraît, parce que derrière ce mot banalisé se cachent une multiplicité de présences qu’il peut-être difficile de distinguer. S’il est difficile de les distinguer, c’est parce que nous entrons possiblement dans un « univers de forme ». Cette expression me fut donnée par un célèbre interprète animalier, Jean-Luc Janiszewski, avec qui je travaillais à l’occasion de la rédaction de mon ouvrage La Conscience Animale [Ed le Temps Présent, 2017]. Ce dernier m’explique (avec d’autres, car il n’est pas le seul à m’avoir rapporté ce témoignage) qu’il collabore avec des êtres n’appartenant pas à ce plan terrestre physique, l’aidant entre autres dans le cadre de sa profession animalière ; appelons-les guides ou de toute autre façon, ceci importe peu, mais notons au passage que l’aide des « Autres » n’est pas l’apanage des humains, puisque les animaux en bénéficient également. Jean-Luc Janiszewski m’explique que l’un de ses guides est capable d’apparaître devant lui sous une forme ou une autre, par exemple avec des ailes lorsqu’il est face à un croyant, sous une forme animale si besoin, etc. Cet « être-Autre » est donc en mesure de prendre la forme la plus adaptée à la psychologie d’un être humain, tout simplement parce que la forme n’a plus d’importance dans son monde : c’est cela un univers de forme. Concrètement, cela veut dire que certains « Autres » peuvent prendre la forme d’un humain, d’un animal, d’un humanoïde, d’un être galactique et pourquoi pas d’un vaisseau, du moins projeter de telles images dans la psyché ou la conscience collective, en fonction des situations. Voici qui ne remet aucunement en question l’existence proprement dite de l’extraterrestre, bien au contraire, mais qui repositionne radicalement l’idée simple, voire simpliste, que nous nous en faisons ! Voilà également à quoi sert le regard surplombant de la sociologie : à faire des ponts entre des domaines que nous avons pris l’habitude de distinguer à juste titre, mais aussi à tort parfois. Ainsi, par-delà les différences évidentes qui distinguent les ufologues, les divers expérimentateurs des domaines du paranormal ou encore les passionnés d’Anges ou Devas… tous ont en commun cette envie de rencontrer « l’Autre extraterrestre », étranger à notre physicalité, et que l’on peut frôler à l’occasion de circonstances favorables ou d’expérimentations volontaires. En chacune de ces disciplines se joue donc un même appel collectif vers le contact et un besoin d’extension de soi-même, mais à partir de scénarios et de méthodes différentes. Pour cette raison précise, je crois que le contact a déjà lieu depuis longtemps. Ce qui est aujourd’hui en jeu, c’est la matérialisation et la preuve de ces contacts divers et variés. Cette matérialisation est attendue, elle est appelée de nos vœux par notre monde se nourrissant de faits. Ces faits émergent grâce à une technologie de plus en plus subtile, permettant à l’occasion de capter la trace d’un « fantôme », « d’un vaisseau » ou de toute autre présence étrange. Mais l’acceptation de tels faits et traces est aussi le fruit du développement de la conscience individuelle (et collective) via diverses formes d’extrasensorialités que chacun peut apprendre à développer, tel le Remote Viewing (vision à distance) que l’on peut acquérir par apprentissage. Enfin, la trace émerge aussi à l’occasion de surprenantes découvertes, comme celle des momies tridactyles de Nazca au Pérou que la rumeur dit douteuse, tandis qu’une équipe de scientifiques chevronnés (médecins, anatomistes, radiologues, généticiens) rapporte régulièrement des faits allant dans le sens contraire de la rumeur. Envisager le contact « humain-extraterrestre » consiste, d’une part, à cesser de croire que le petit bonhomme vert venu de Mars ou celui passé par la « stargate » est la meilleure représentation de l’ « Autre-extraterrestre ». D’autre part, à faire ce que nous pouvons afin que les traces et faits récoltés soient validés par les sciences exactes, sociales et humaines. Car, en cas de validation, des résolutions institutionnelles devraient être prises.
 
  • Contact : quelques résolutions sociétales Parmi ces résolutions sociétales et institutionnelles, il en est trois majeures auxquelles l’humanité sera confrontée : l’une éducative, l’autre politique et la troisième éthique. – Cessons de croire que l’humain n’est pas prêt pour le contact, disons plutôt qu’il est désinformé, ce qui n’est pas du tout la même chose, vous en conviendrez ! En réalité, ce sont les institutions qui sont à la traîne, car elles suivent le sillon historique tracé par le scientisme, le matérialisme, le rationalisme et l’économisme… Et parce qu’il est bon pour certains lobbies et intérêts privés que les comportements ne s’écartent pas de ce sillon sous contrôle. Toutefois, le cumul des éléments prouvant que nous vivons en situation de Coprésense ne pourra être nié ad vitam aeternam. Le monde est prêt, pourtant il reste officiellement un monde désinformé, maintenu dans l’ignorance et infantilisé, du moins tant que la présence de tous les « Autres » ne fait pas officiellement partie des programmes d’enseignement délivrés de la petite école à l’université. – Le contact humain/extraterrestre engage aussi une réflexion politique introduisant l’exocitoyenneté qui n’est pas la négation de la citoyenneté, mais au contraire une extension de nos droits et devoirs à l’échelle d’autres plans et d’autres espaces. En effet, si j’ai désormais pleinement conscience que je vis en interaction avec des « Autres », alors je suis invité à envisager un nouveau Contrat Social. Ce nouveau Contrat Social mobilisera un autre regard sur la façon de me conduire à l’égard d’autres présences ou espèces peuplant la Terre et ses plans adjacents, fussent-ils non visibles par mes sens. Par exemple, l’essai nucléaire néfaste pour les citoyens de la Terre, peut l’être également pour quelques « Autres » qui nous le font peut-être savoir par la récurrence de vaisseaux ou drones autour des centrales nucléaires. – Ce qui vient d’être dit appelle des questions éthiques. Cet exemple archiconnu de la coïncidence entre apparitions d’OVNI et nucléaire, montre qu’il pourrait bien y avoir une caisse de résonance entre les « Autres » et Nous. Je dis bien résonance et non hiérarchie des formes de vie, et toute la transcendance consiste justement à comprendre cela. L’univers de forme dont nous faisons partie au même titre d’ailleurs que le minéral, le végétal et l’animal est lié par résonance. Aussi, attention a la façon dont nous traitons toutes ces « Autres » parties de nous-mêmes, car il se pourrait qu’il y ait une caisse de résonance entre nos formes. Comprendre cela n’est pas faire acte de religion, mais d’éthique et de conscience. Oui, Êtres venus de l’espace, Êtres de la Nature, Devas, Anges & Co nous connectent à une sorte de transcendance, mais elle n’est pas religion, et ne le sera jamais.
 
VOLET JURIDIQUE / PERRINE BARTHOMEUF, juriste sépcialisée dans le droit spatial

Il est temps de réfléchir au cadre juridique d’un éventuel contact avec des entités ET.

1 Envisager les rapports juridiques entre humains et entités aliènes suppose, au préalable, de définir l’ordre juridique auquel sera rattaché ce rapport de droit.
Il convient de différencier selon que le contact ait lieu au sein du champ gravitationnel terrestre ou au sein d’un Espace-Temps (E-T) différent.
L’espace-Temps terrien correspond à la zone de la plus grande Terre. La Greater Earth désigne une région sphérique de l’espace, centrée sur la Terre, où l’influence gravitationnelle de notre planète domine les mouvements de n’importe quel objet. Cette zone constitue physiquement le périmètre naturel de la Terre et juridiquement un espace sous domination terrienne.
Elle est le siège d’un ordre juridique terrien.
Le droit terrien a vocation à s’appliquer au sein de la Greater Earth, il s’inscrit dans une temporalité limitée à celle d’un être humain et à la dimension présente et s’applique à l’égard des hommes et éventuellement d’entités aliènes incarnées au sein de ce même espace-temps.
Au-delà de cette zone, libéré du champ gravitationnel terrestre, l’humain s’incarne au sein d’un espace-temps de densité temporelle supérieure. Les hommes vivent une augmentation de conscience, font l’expérience de l’unité au point de s’incarner en une nouvelle personne : l’Humanité.
Ce changement de dimension spatio-temporelle implique un changement de dimension normative : l’ordre juridique terrien cède la place à un ordre juridique cosmique.
2-  L’hypothèse d’un contact avec l’Autre doit s’envisager dans une valorisation des identités respectives. Nul ne saurait devenir le martyr ou le bourreau de l’autre.
CONTACT HOMME-ENTITE ALIENE AU SEIN DE LA PLUS GRANDE TERRE
La communauté des ufologues a toujours été favorable à l’adoption et à la mise en œuvre d’un protocole à suivre en cas de contact avec des ET. L’objectif consiste à traiter efficacement un signal ou un contact au niveau international tout en évitant de générer un climat de stress et de panique au sein des populations. Passée la phase de détection, il convient de réfléchir, de manière prospective, aux normes transnationales susceptibles d’encadrer le rapport de droit entre un humain et une entité intelligente aliène, de sorte que chaque individu et/ou chaque collectivité humaine (Etats, etc.) connaissent ses droits et devoirs face à une ETI(B).
Ce protocole poursuit un triple objectif : vérifier la provenance extraterrestre du signal, éviter tout phénomène de panique au sein des populations et, traiter l’information à l’échelle internationale en prenant soin que les réponses soient apportées au nom de l’humanité tout entière et dans l’intérêt de l’humanité tout entière.
Toutefois, on peut s’interroger sur la pertinence de telles procédures post-détection au regard de deux arguments souvent avancés : d’une part, les entités aliènes semblent privilégier les contacts intimistes d’individus à individus, et d’autre part, les contacts dits « collectifs » demeurent, aux dires de certains ufologues, captifs de la compétence ou plutôt de « l’omerta » des Etats.
La rencontre avec l’autre provoquera un choc identitaire permettant à l’Humanité de mieux se comprendre, de connaître sa nature profonde.
Afin de se préparer au contact, l’humanité doit s’interroger sur les droits fondamentaux des hommes opposables aux ETI (extraterrestrial Intelligence).
 
LE CADRE JURIDIQUE REGISSANT LES RAPPORTS ENTRE LES HOMMES ET LES ENTITES ALIENES INTELLIGENTES
Le droit terrien a vocation à régir des faits de conduite homme-aliène qui se situent au sein de l’espace-temps terrien. Il convient de définir le domaine de validité du droit terrien inter-aliène (1), avant d’en envisager le contenu (2).
1- Domaine de validité du droit terrien interaliène
Envisager un rapport de droit entre des hommes et des entités aliènes implique, comme préalable, que les consciences s’incarnent au sein d’un même espace-temps. L’accord interaliène supposent que les entités aliènes soient situées au sein de la Greater Earth. Ceci pour deux raisons essentielles : la première tenant au fait qu’un rapport intersubjectif peut intervenir seulement si les parties partagent le même espace et le même temps et la seconde consistant dans la situation d’égalité des parties ; de rapport entre semblables. Ceci signifie que l’Autre prend sens uniquement s’il est reconnaissable comme une conscience perceptive semblable. Ainsi, « en considérant l’autre de façon conséquente comme un être raisonnable et libre, je reconnais sa sphère de liberté et, en retour, autolimite la mienne. De la réciprocité de traitement et d’influence se déduit une relation de nature juridique ».
Il en résulte que le domaine de validité du droit terrien interaliène est le suivant :
Domaine de validité territorial : l’espace pour lequel valent les normes de cet ordre juridique. Le droit interaliène terrien n’est valable qu’au sein de la zone de la plus Grande Terre, limité par le champ gravitationnel terrestre. Domaine de validité temporel : la période pendant laquelle la norme est applicable en tant que telle.
Le domaine de validité personnel : c’est-à-dire les individus à l’égard desquels la norme est valable.
 
Il convient d’envisager quelles pourraient être les grandes lignes du droit terrien inter-aliène.
2- Jalons pour un droit terrien inter-aliène au sein de la Greater Earth
Les droits de l’homme constituent le socle de notre modernité politique et anthropologique dans la mesure où ils participent de notre idée de l’être humain. Aussi, envisagés dans le cadre d’une relation homme-ETI, les droits de l’homme doivent être opposables aux entités aliènes.
Les droits fondamentaux humains opposables aux aliènes pourraient comprendre les droits de l’homme et certains droit assurant la protection de notre environnement terrien  étendu à la Greater Earth.
Le droit terrien inter-aliène pourrait contenir les principes suivants (dont la liste n’est  pas exhaustive) divisé en deux parties respectivement relatives aux droits individuels et aux droits collectifs :
Les droits individuels :
– Le principe du droit à la vie
– Le principe de la liberté
– Le principe du droit à la reconnaissance de la personnalité juridique (aliène ou humain) et au respect de celle-ci
– Le principe du respect de la vie privée.
– Le principe de la liberté de pensée et de conscience.
–  Le droit à l’évolution et le droit au refus de l’évolution 
– Le droit au respect du corps humain et le principe de l’inviolabilité du corps humain
Les droits collectifs :
– Le principe de la souveraineté. Le Peuple terrien est souverain et indépendant.
– La Greater-Earth constitue le territoire, siège de la souveraineté du peuple terrien.
– Le principe de navigation pacifique au sein de la Greater Earth.
– Le principe de la primauté de la Loi Terrienne au sein de la Greater Earth
– Le principe de respect de l’identité et de l’intégrité de chaque espèce consciente
– Le principe de non-contamination de l’environnement terrien.
Les ETI peuvent disposer de leur propre système juridique. Le rapport de droit présente donc un élément d’extranéité susceptible de mettre en concurrence loi terrienne et loi aliène.  Dès lors, certaines hypothèses donneront lieu à des conflits de loi.
 
Le droit naturel de l’humanité :
L’Humanité, en tant que personne dispose donc de droits naturels et imprescriptibles parmi lesquels figurent naturellement la vie, la liberté et le patrimoine.
Le droit naturel de l’Humanité à la vie est composé tant du droit à la conservation que du droit à l’unité du genre humain.
Le droit de l’Humanité à la liberté (incluant la liberté de pensée et de conscience, etc…). La liberté apparaît fondamentalement indissociable de la responsabilité : l’Humanité sera tenue de répondre de ses actes devant les entités aliènes.
Le droit au patrimoine
Les droits naturels de l’Humanité sont, par essence, opposables à l’ensemble des ETI partageant le même espace-temps cosmique. De même, les ETI pourront faire valoir leurs droits naturels propres. De ces concessions réciproques découlera un droit cosmique positif garantissant l’harmonie des relations entre toutes les formes de consciences peuplant le cosmos.
VOLET PSYCHOLOGIQUE / NICOLAS Dumont, psychologue clinicien, psychothérapeute transpersonnel.
Contact humain-extraterrestre. Point de vue d’un psychologue clinicien
Pour débuter, je souhaite poser quelques points qui fondent ma posture réflexive et clinique :
Les ovnis sont réels, tangibles et de nombreux humains ont fait l’expérience non seulement d’observations mais aussi de contacts rapprochés. En plus des contacts rapprochés, il me paraît utile d’associer une autre variable qui est le niveau d’intrication psychique du sujet avec le phénomène. Je crois que le terme bien senti d’intrication psychique a été proposée par P. Solal. Comme l’intrication quantique, l’intrication psychique parle d’un lien psychique entre l’expérienceur et le phénomène : l’expérienceur n’est pas juste un témoin, il se sent en relation avec son observation. Parfois cette intrication semble faible, parfois elle semble forte, même dans une RR1, ou même d’ailleurs en dehors de toute observation d’ovni. Ainsi, un abducté peut parfois témoigner qu’« ils sont là » dans des moments quotidiens, sans présence ovni, ou sentir fortement qu’un ovni est là sans pouvoir le voir.
Des êtres conscients, en lien avec les ovnis, sont déjà en relation avec des humains (enlèvements, contact conscience-conscience, enseignements, etc.). Ainsi le contact n’est pas à venir, mais déjà-là[1].
Les expérienceurs et les manifestations ovnis convoquent une approche pluridisciplinaire (transversale et longitudinale) pour intégrer à plusieurs niveaux l’impact et les implications de ces contacts. Personne, dans son coin, ne peut conclure sur un sujet si complexe et multifacettes. Pour ma part, je les approche via l’angle de la psychologie clinique, dans un paradigme transpersonnel qui intègre les abductions (et autres expériences ufologiques) au large spectre dit des expériences extraordinaires.
L’inclusion au champ d’investigation ufologique de techniques comme le remote viewing, les explorations via les états modifiés de conscience (R. Strassman, chamanisme, sorties hors du corps, hypnose « spirituelle » (travaux de D. Canon), etc.) ouvre la discipline à un niveau de réflexion transpersonnel. Ces moyens nouveaux semblent les prémisses d’une réalisation : nous pouvons être acteurs dans le contact ! Nous pouvons sortir d’une posture passive, attendant que les extra-terrestres atterrissent ou même apparaissent (c’est à dire se présentent sur le plan de la matière) alors que c’est peut-être eux qui attendent que nous nous éveillons à leur présence ! Tout pourrait en effet se passer comme si nous étions un sujet dément Alzheimer en maison de retraite. Celui-ci peut être entouré de soignants ou de sa famille sans les voir ou en interprétant leur présence dans le contexte de son expérience : s’il a 4 ans, chaque personne autour de lui deviendra quelqu’un de son univers de l’époque (la maîtresse d’école, un tonton, etc.). Profondément absorbé dans sa réalité interne d’enfant, il génère l’expérience qu’il vit, de manière quasi stable. A certains moments, le rêve se déchire. Soit par une remontée spontanée du sujet, soit par l’intervention des soignants qui le réveillent : le sujet dément revient alors en surface de sa conscience, et se réoriente sur le même plan que les soignants dans un « ici et maintenant partagé ». C’est à ce moment seulement (et non dans son hallucination) qu’il se montrera confus, désorienté et anxieux, voire même être terrifié par la présence des soignants : « où suis-je ? Qui êtes-vous ?! »  Parfois, cette terreur insupportable du « réel » le refera tomber en lui, les soignants devenant des figures monstrueuses, surface de projection de ses peurs inconscientes. Nous pouvons tout à fait, donc, transposer cette scène à notre situation collective : cela nous parle de notre niveau d’éveil à ce qu’est le réel, à notre capacité à entrer en relation avec des consciences sans les halluciner (en les voyant comme des monstres[2] ou en les gommant de notre réalité). L’allégorie de la caverne de Platon n’a pas pris une ride et décrit toujours avec autant de clarté le chemin d’éveil de conscience qui nous attend. Aujourd’hui simplement, les ombres sur les murs ont été remplacés par des écrans tactiles ou des films en 3D : plus immersifs ! Mais combien d’entre nous se mettent sur le chemin de l’éveil de la conscience ? De plus en plus, certes, mais il y a urgence. Et ces êtres semblent nous alerter, concentrés à leur tâche, sur le niveau de danger que nous représentons vis à vis de toute vie, nous-même inclus. En face, nous continuons à nous comporter comme un adolescent inconscient et suicidaire… le tableau est navrant. Où sont passés les phares pour les bateaux égarés que représentent les grands hommes de notre histoire, les idéaux qui ont amenés les nations à écrire ensemble les Droits de l’Homme ? Pouvons-nous réellement nous sentir fiers aujourd’hui d’être humain alors que nous nous comportons collectivement comme une galle sur la peau de la Terre ? Il est grand temps de nous souvenir de qui nous sommes, de la grandeur et de la beauté qui nous fonde. Il est grand temps d’advenir enfin à notre humanité, pour qu’une rencontre avec des entités extraterrestres soit autre chose que la terreur ou la divinisation projective d’une identité mal intégrée.  En attendant, la planète se meurt… ses gardiens sont devenus son prédateur.
 
Ces points étant posés, je vais maintenant m’atteler à préciser certains aspects que je peux observer concernant les actuels contacts humain-extraterrestre :
 
L’entrée dans le contact
 
On peut retrouver 3 grandes formes concernant l’entrée dans un contact des expérienceurs :
 
Le choix des intelligences exogènes : J’aurais pu mettre comme intitulé « le hasard », car cela peut commencer par le croisement inattendu entre un ovni et un humain sur sa route. La rencontre peut paraître alors inopinée. Cependant, si l’étude du phénomène ovni nous montre quelque chose, c’est qu’il maîtrise parfaitement les coordonnées de ses interventions. Peut-être pas toutes, les accidents semblent exister même pour eux, mais la plupart. Aussi, on peut penser qu’ils choisissent avec qui ils entrent en contact.
L’hérédité : étonnant mais classique. L’une des premières questions  à poser aux expérienceurs est celui de leur hérédité : sont-ils les premiers à vivre cela ou y-a-t-il déjà des antécédents dans la fratrie, chez les parents (et oncles, tantes) ou les grands parents, en lien direct avec le phénomène ovni ou plus largement en lien avec l’invisible au sens large ?
Le chemin initiatique : Que ce soit via des sorties hors du corps (ex : Marc Auburn), un éveil de kundalini, des expériences chamaniques (R. Leterrier), des rêves lucides, des hypnoses régressives (D. Canon), une injection de DMT en laboratoire (R. Strassman), ou le ressenti lors du contact ufologique, etc. les états modifiés de conscience sont une constante dans l’expérience ufologique et semblent être une voie permettant d’entrer en relation avec ces consciences exogènes. L’expérienceur différencie ontologiquement très bien ces rencontres « extraterrestres » d’autres formes d’expériences psychospirituelles : il témoigne bien d’une rencontre avec une conscience exogène extérieure à lui, même si la rencontre se situe parfois sur un autre niveau de conscience.
 
Notons que ces 3 chemins de rencontre se retrouvent dans les 3 chemins traditionnels d’initiation du chaman : on devient chaman par hérédité, par le choix des esprits, par un parcours initiatique. J’observe ce parallèle sans toutefois pour le moment conclure quoi que ce soit.
 
Le processus de contact :
Je vais maintenant décrire brièvement les étapes que peut traverser un expérienceur de contact ufologique. Le processus décrit ici est tout théorique et on retrouve en réalité, comme dans la vie, une pluralité de chemins :
 
Le psychotraumatisme : Il s’agit surtout des expériences d’abduction. L’expérienceur est totalement impuissant, enlevé de son quotidien, subit des interventions très intimes sur son corps. Tout cela peut être vécu très violemment, laissant la personne traumatisée par une expérience qui, de plus, est difficilement partageable : vers qui en effet se tourner sans être taxé de fou ? Ce non partageable devient une couche supplémentaire au dessus du traumatisme. Tant que le traumatisme n’est pas dissoud et l’expérience intégrée, le sujet reste figé dans son chemin évolutif.
Le choc ontologique : En parallèle du traumatisme, les premiers contacts peuvent générer ce que John Mack a appelé un choc ontologique. C’est le trop de réel qu’une altérité radicale produit sur une psychée par sa nature même, si étrangère à tout ce que le sujet connait. Ainsi, même face au gentil E.T. du film de Spielberg, le jeune Eliott vit un effroi et fuit l’entité inconnue lors du premier contact. C’est le fait d’ailleurs de pouvoir devenir acteur du contact (en posant des smarties sur le sol) qui lui permet de sortir de la peur.
Le bouleversement paradigmatique : passé le choc sensoriel et émotionnel d’un trop de réalité, c’est maintenant l’appareil cognitif du sujet qui est bouleversé car la vision du monde d’hier est plus ou moins déstabilisée : un « avant j’y croyais et maintenant je sais » n’est pas le même processus que : « je ne croyais pas à tout ça et maintenant, je dois bien le reconnaître… ». Le psychologue Mathijsen (2009) décrit un processus en 4 étapes qu’il nomme le « complexe du Bernard Lhermitte ». Comme le crustacé quitte sa coquille devenue trop petite, l’expérienceur doit quitter une ancienne vision du monde pour accueillir la nouvelle expérience au sein d’un paradigme plus large et adapté. Je décris ici très rapidement ces 4 étapes : La perturbation cognitive (L’expérience entre en conflit avec la conception de la réalité, entrainant une tension cognitive) ; La lutte pour conserver le contrôle cognitif (vise à conserver sa vision du monde en niant l’expérience, en tentant de la réduire, la rationnaliser, en faire une hallucination, etc.) ; La rupture cognitive (survient quand malgré la lutte, aucune explication conventionnelle ne tient. Peut-être un accompagné d’un effondrement dépressif) ; L’élargissement paradigmatique (intégration d’une vision du monde plus vaste et intégrant l’expérience).
L’élargissement paradigmatique prend le plus souvent pour l’expérienceur la forme d’une enquête et d’un chemin réflexif. On retrouve chez les expérienceurs comme chez les chercheurs différentes conclusions et lectures du phénomène, celles-ci évoluant avec le temps ou s’arrêtant un temps ou définitivement sur une perspective.
 
Le Processus initiatique : quand le sujet commence à regarder ses expériences non plus seulement comme une victime, ni comme un observateur extérieur mais en l’articulant à qui il est, à son propre processus d’évolution psychologique et spirituel, accompagné par un psychothérapeute transpersonnel, alors les expériences commencent à dévoiler leur potentiel évolutif. L’expérienceur peut alors commencer à redevenir actif dans le processus. Ce faisant, l’expérience elle-même peut se déployer et le contact avec les entités semble se transformer lui aussi, s’enrichir. Comme la bande de Moebius, le lien entre le monde du dedans et celui du dehors montre ses zones de torsion et d’intrication : quand le dehors se manifeste dans un codex propre au monde du dedans du sujet (le prototype simple de cela étant la synchronicité), alors une approche clinique transpersonnelle trouve toute sa pertinence. Avec elle,  l’expérienceur peut être accompagné, non seulement dans sa quête de vérité (on ne saura d’ailleurs trop sur ce point rappeler qu’il ne faut pas prendre au pied de la lettre les récits des expérienceurs tout comme les informations émergeant en hypnose « régressive »[3]), mais surtout dans celle d’incarner la vérité de qui il est, celle-là qui lui permettra de révéler le potentiel évolutif du contact.

Pour conclure ce court article, je pourrais synthétiser mon propos en deux points qui me semblent essentiels : Le premier est que le contact ufologique nous convoque à grandir et advenir à notre identité d’humain. La question la plus cruciale me semble : nous donnerons-nous le temps d’y arriver ? En l’état, un contact collectif nous déstabiliserait sans doute du fait que, même si la population est plus prête à accepter l’idée d’extraterrestres, elle n’est pas encore prête à entrer dans une relation qui bousculerait tout le paradigme en place : et si le contact nous révélait que nous étions des personnages de BD se déplaçant de case en case et eux vivant dans l’espace des lecteurs ? Quel choc collectif ! Il est clair que c’est à nous de faire le chemin…

Le second point est que, ayant compris que la dimension de la conscience est fondamentale, nous pouvons être actifs dans le contact avec ces intelligences exogènes. Le plan de route est clair : s’éveiller en tant qu’humain, bien ancré dans son identité de Terrien, situé dans un tout cosmique, présent sur plusieurs plans de réalités, toutes peuplées de consciences. Y parviendrons-nous ?
 

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